Aly Ngouille Ndiaye se montre critique sur les premières actions du tandem Diomaye-Sonko

Aly Ngouille Ndiaye, maire de Linguère et ancien ministre sous Macky Sall, s’est exprimé sur les premiers mois du gouvernement formé par Diomaye et Sonko, à la tête du Sénégal depuis le 2 avril. Lors de son intervention à l’émission « Yoon wi » sur la RFM, il a souligné plusieurs décisions controversées de cette administration, dont le refus d’accueillir les invités du Magal de Touba, qui a particulièrement marqué les esprits.

En abordant les cinq premiers mois de ce nouveau régime, Ndiaye a exprimé des réserves quant à la possibilité de dresser un bilan à ce stade, estimant qu’il est encore trop tôt pour une évaluation complète. Cependant, il n’a pas hésité à pointer les faiblesses observées, notamment l’absence d’appel à candidature, les nombreux fronts ouverts par le tandem Diomaye-Sonko, et l’incertitude entourant la possible dissolution du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ainsi que de l’Assemblée nationale.

Les récentes décisions du gouvernement, telles que les déguerpissements, la fermeture de plusieurs espaces commerciaux et l’interruption des chantiers de BTP, ont été sévèrement critiquées par Ndiaye. Il a jugé ces mesures « inopportunes » et a mis en garde contre leurs « répercussions négatives », ajoutant que ces actions ne correspondent pas aux attentes des citoyens, qui espéraient des solutions rapides aux problèmes identifiés par le nouveau pouvoir.

Concernant la révision de la Constitution visant à dissoudre le HCCT et le CESE, le maire de Linguère a mis en lumière la complexité de la situation. Il a exprimé des doutes sur le soutien des députés, y compris ceux du groupe Yewwi Askan Wi, pour une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale. Il a également souligné l’incertitude pour les élus actuels, notamment les suppléants, quant à leur reconduction en cas de nouvelles élections législatives.

Enfin, sur le refus de l’État de prendre en charge les hôtes du Khalife pour le Magal de Touba, Ndiaye a été catégorique : s’il était à la place du président, il aurait immédiatement démis de ses fonctions l’auteur de cette décision.