L’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de cocaïne vers l’Europe, selon un rapport de la Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC) publié en septembre 2025. Des réseaux criminels des Balkans occidentaux, alliés au Premier Comando da Capital (PCC) brésilien, utilisent les ports et infrastructures de la région pour acheminer la drogue. « L’expansion majeure de ces réseaux en Afrique de l’Ouest date de 2019, portée par la hausse de la production latino-américaine et la pression sur les routes directes vers l’Europe », souligne Sud Quotidien.
Le rapport, intitulé « Under the Radar: Western Balkans’ Cocaine Operations in West Africa », met en lumière le rôle croissant des groupes criminels des Balkans occidentaux dans la chaîne logistique de la cocaïne. Les clans monténégrins Kavač et Škaljari, ainsi que des acteurs albanophones basés à Dubaï, utilisent l’Afrique de l’Ouest comme point d’entreposage, de redistribution et de conteneurisation de la cocaïne destinée à l’Europe, mais aussi potentiellement à l’Asie et l’Australie. Le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone sont particulièrement touchés.
Le port de Dakar est identifié comme une plateforme stratégique pour les exportations vers l’Espagne et d’autres pays européens. Les groupes criminels collaborent avec des intermédiaires locaux pour faciliter le transport, le stockage et la protection des cargaisons. Le PCC brésilien joue un rôle crucial dans la fourniture et l’exportation de la cocaïne, tandis que Dubaï sert de refuge pour les fugitifs et de centre de blanchiment d’argent.
La GI-TOC estime que la proportion de cocaïne transitant par l’Afrique de l’Ouest pourrait atteindre 50% de la consommation européenne d’ici 2030. Le rapport alerte sur la vulnérabilité des ports ouest-africains et sur l’utilisation de l’aviation générale pour les trajets intra-continentaux et les flux vers l’Europe et l’Amérique latine. La consommation locale de cocaïne et de crack est également en augmentation, avec une baisse des prix observée dans certains pays comme la Guinée-Bissau.