La situation sécuritaire et politique en Afrique de l’Ouest et au Sahel demeure marquée par de profondes vulnérabilités, selon le dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS). Présenté jeudi dernier au Conseil de sécurité par la Représentante spéciale adjointe, Barrie Freeman, le document couvre la période du 1er août au 28 novembre 2025 et met en exergue la persistance de l’extrémisme violent dans la région.
Le Sahel continue de figurer comme l’épicentre mondial de l’extrémisme violent, avec une expansion inquiétante des groupes terroristes vers le bassin du lac Tchad et les États côtiers. Comme le relève Sud Quotidien, cette menace est exacerbée par une convergence croissante entre le terrorisme et la criminalité organisée. Face à ce défi, l’ONU appelle à des réponses coordonnées et à un renforcement du soutien régional et international pour endiguer l’insécurité.
Sur le plan politique, des inquiétudes ont été soulevées concernant certaines réformes de gouvernance perçues comme excluantes. Barrie Freeman a averti que ces démarches risquent d’éroder la légitimité des institutions et d’alimenter le mécontentement populaire. L’UNOWAS plaide pour des processus politiques plus ouverts et un dialogue inclusif, impliquant davantage la société civile, les femmes et les jeunes, dans une région où l’âge médian est de 17 ans.
La situation en Guinée-Bissau a fait l’objet d’une attention particulière, la diplomate notant des développements récents ayant accru les tensions politiques. Elle a exhorté les acteurs au respect de l’ordre constitutionnel et à la retenue, tout en sollicitant l’appui du Conseil de sécurité aux efforts de médiation de la CEDEAO pour préserver les acquis démocratiques.
Le volet humanitaire présente un tableau sombre, avec seulement 25 % de l’appel de fonds pour le Sahel central financés à ce jour. Des millions de personnes subissent des déplacements forcés et une insécurité alimentaire aiguë, une situation aggravée par les chocs climatiques et les inondations qui fragilisent les moyens de subsistance. Mme Freeman a toutefois salué les avancées vers l’opérationnalisation de la Force régionale de la CEDEAO, réaffirmant l’engagement de l’UNOWAS à accompagner les États pour une paix durable.
