Affaire Prodac : « Peut-on parler de diffamation concernant un ministre en exercice soumis à la reddition … »

L’élection est le seul et unique moment du Sacre de la souveraineté du peuple. Elle permet de donner un permis de gouverner, elle permet de donner le pouvoir au citoyen de changer le personnel politique de façon apaiser, de leur conférer une légitimité et une reconnaissance permettant d’assurer une bonne représentation du citoyen au plan national et international.

Elle doit un processus crédible, transparent, équitable, honnête et inclusif. L’élection souffre d’une profonde crise structurelle sérieuse, du fait des dysfonctionnements des institutions de la régulation à tous les niveaux. Avec des institutions pompeuses sans crédibilité qui fonctionnent à vide, produisent colère, indignation, ressentiments et violences en Afrique de l’Ouest avec les coups d’etat militaires et les 3emes mandats et les tensions politiques et communautaires.

Au Sénégal où l’on vient d’échapper au 3 eme mandat, soulageant momentanément tout le monde, on vient avec le verrouillage de l’administration, les aléas du parrainage et les décisions de justice, de la Cour Supreme comme du Conseil Constitutionnel.

Peut-on parler de diffamation concernant un ministre en exercice soumis à la reddition des comptes, que n’importe quel citoyen peut interpeller pour demander des comptes.

Ce n’est pas au citoyen de fournir des preuves sur la transparence de la gestion, mais à lui ou les institutions qu’il dirige. On ne peut pas combattre efficacement la corruption des élites et des cols blancs par une inversion des fonctions. Surtout au regard des impuissances de nos institutions de contrôle, Ofnac , Cour des Comptes.

Sans l’injonction du FMI, le rapport sur le scandale des fonds Covid ne serait sans doute jamais publié. À ce jour on attend l’action concrète de la justice vis à vis des suspects. Le vrai problème c’est pas la diffamation du ministre mais la reddition et la des comptes et la corruption, questions sérieuses sur laquelle on attend vainement la justice.

Alioune Tine*