Collecte illicite de données personnelles, diffusion de contenus à caractère pornographique, atteinte à la vie privée, pédopornographie, extorsion de fonds… La liste des infractions présumées dans l’affaire dite « Kocc Barma » est aussi longue que grave. Au centre de cette affaire tentaculaire : El Hadji Assane Demba, un informaticien de 39 ans, surnommé « le bourreau des célébrités ».
Déjà connu des services de sécurité pour des faits similaires en 2013, Demba avait usurpé à l’époque l’identité numérique de figures publiques telles que Macky Sall, Cheikh Amar ou Yérim Sow. Plus discret ces dernières années, il a été arrêté jeudi soir à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) alors qu’il tentait de quitter discrètement le pays. Selon le journal Libération, il a été interpellé par les éléments de la Division spéciale de cybersécurité (DSC) et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour association de malfaiteurs, collecte illégale de données et autres délits connexes.
Les enquêteurs disposent aujourd’hui de preuves établissant un lien direct entre El Hadji Assane Demba et El Hadji Babacar Dioum, alias « Kocc Barma ». Tous deux seraient revenus au Sénégal le même jour, renforçant les soupçons d’une coordination. Un échange de courriels aurait notamment permis d’identifier des envois de vidéos intimes à destination de la plateforme babiporno. Pire encore, Demba aurait communiqué avec une avocate du barreau pour organiser sa fuite à l’annonce de l’arrestation de Kocc Barma, envisageant même de quitter le territoire par voie terrestre pour éviter un contrôle à l’aéroport.
Autre fait marquant de l’enquête : l’audition de Mame Boye Diao, ancien directeur des Domaines et président du mouvement Aaris. Entendu par les enquêteurs, il a été relâché sans charges. Selon Libération, il a reconnu avoir échangé récemment avec Demba, qu’il qualifie d’« informaticien personnel ».
