7 mars 1817-7 mars 2017: L’école publique sénégalaise fête, aujourd’hui, ses 200 ans

L’école publique sénégalaise souffle ses 200 bougies. D’après les informations tirées des Archives nationales du Sénégal, c’est le 7 mars  1817, que Jean Dard, un jeune instituteur français, âgé de 27 ans, ouvrait à Saint-Louis, la première école publique de l’Afrique noire d’expression  française. Retour sur cette page de l’histoire de l’école sénégalaise.

A partir de mai 1816,  le roi de la France, Louis XVIII, décida la création d’asiles pour les malades et d’écoles pour les enfants dans les colonies et les comptoirs que la France venaient de recouvrer. Sur recommandation du préfet de la Seine, Jean Dard est nommé, le 5 août 1816 par le Ministre de la Marine, pour servir au Sénégal. Il s’embarqua le 15 août 1816 «aux frais de sa majesté» emportant dans son cœur les paroles d’adieu du respectable Abbé Gautier : «Allez porter aux Africains les arts et les bienfaits ; semez au milieu d’eux la parole de paix et la morale évangélique»

Ainsi, le premier instituteur français affecté officiellement en Afrique, débarque à Gorée le 9 octobre 1816, après un voyage d’un mois 24 jours passé en haute mer entre la France et le Sénégal. C’est exactement le 7 mars 1817 que Jean Dard débuta sa mission d’enseignant à Saint-Louis, dans un quartier situé au sud du palais du gouverneur. C’est ce jour-là que la première école publique de l’Afrique noire d’expression  française fut ouverte à Saint-Louis par Jean Dard.

Qui est Jean DARD ?

Jean Dard est un bourguignon , né le 21 juin 1789 à Maconge un petit village dans le canton de Pouilly en axois en France. Il était l’avant dernier fils d’une famille de six enfants dont l’ainé  qui avait fréquenté l’école du village devint instituteur et entrepris d’instruire ses frères cadets  chacun par la suite se chargera du plus jeune. Par sa vocation généreuse et persuasive il fit de tous ses quatre frères des Instituteurs.

Jean qui avait  l’esprit vif et qui montrait de réelles aptitudes pour les études scientifiques fut envoyé en 1807 par son frère pour poursuivre ses études au petit collège des garçons que venait d’ouvrir Anne Marie Javouhey fondatrice de la congrégation  des Sœurs de Saint joseph de Cluny.

En 1809, il incorpore  l’armée  et  dut partir  à la guerre d’Espagne.  Blessé, il revint au pays natal et reprit ses études.  Reçu  bachelier en  science mathématiques, il obtint un poste  dans un collège de l’académie de Dijon.

Pendant son séjour à Paris, il fit la connaissance de l’Abbé Gautier qui, durant son séjour en Angleterre où il avait immigré pendant  la révolution Française y rapporta de nouveaux  concepts pédagogiques applicables à l’instruction des enfants du peuple.

Cet enseignement  qui s’inspirait de la méthode anglaise dite «Bell et Lancaster» consistait dans la réciprocité de l’enseignement entre écolier.  Les plus avancés  et les plus capables servaient de maitres à ceux  qui l’étaient moins. Grâce à ce système une école toute entière pouvait s’instruire elle même par l’action de ses élèves- moniteurs sous la surveillance d’un seul maître.

Jean Dard est l’auteur  du premier dictionnaire français-wolof publié en 1825 suivi d’un ouvrage intitulé la grammaire wolof ou méthode  pour étudier la langue des Noirs en 1826.

Il avait épousé une Signare du nom de  Marie Laisné  avec qui il eut un fils Théodore Auguste. Peu de temps après il se marie officiellement  avec Charlotte Adélaïde Picard qui lui donnera trois enfants respectivement en 1822, en 1825 et en 1827.

Jean Dard meurt  le 1er octobre 1833 dans sa maison rue de l’hôpital  à Saint-Louis à l’âge de 44 ans où il sera inhumé. Son épouse et ses enfants seront rapatriés en France aux frais de la colonie.

Par : Atoumane Ndiaye,

Conservateur d’archives

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