Vote sur l’accord de 1968 en France : L’Algérie considère que « c’est une affaire intérieure qui ne nous concerne pas »

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réagi au vote par l’Assemblée nationale française d’une résolution appelant à la dénonciation de l’accord migratoire de 1968 entre les deux pays. Intervenant sur la chaîne publique AL24 News dimanche, il a qualifié cette initiative parlementaire d’affaire intérieure française.

Selon les informations de l’agence Anadolu, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que cette démarche relevait d’une « course à l’échalote » dans le contexte politique français. « C’est une affaire intérieure qui ne nous concerne pas pour le moment », a-t-il déclaré, considérant le vote comme une « affaire franco-française, entre l’Assemblée nationale et le gouvernement français ».

Ahmed Attaf a précisé que le gouvernement algérien n’envisageait une réaction officielle que si une action était entreprise par l’exécutif français. « Cette affaire pourrait nous concerner si ça devient celle de gouvernement à gouvernement, parce que l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental », a-t-il expliqué. Il a ajouté que, pour l’heure, le gouvernement français « n’a rien dit à l’Algérie sur ce sujet ».

Le ministre a également contesté l’interprétation de cet accord, affirmant qu’il n’avait « jamais été libéral pour favoriser l’immigration algérienne, bien au contraire ». Il a soutenu que ce texte était venu « établir des restrictions par rapport au régime établi par les Accords d’Évian ». De plus, il a qualifié de « chiffres fantaisistes » et « totalement infondés » l’estimation du coût de cet accord pour la France à deux milliards d’euros, avancée par certains députés.

La proposition de résolution, portée par le Rassemblement National, a été adoptée le 30 octobre par 185 voix contre 184. En France, le Premier ministre Sébastien Lecornu a rappelé que « la politique étrangère de la France n’est pas faite par des résolutions au Parlement » et que cette prérogative revient au président de la République, garant des traités.

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