Un Symposium pour célébrer l’héritage poétique et spirituel de Mame Khalifa Niass

Dans le cadre des préparatifs de la Grande Ziarra Annuelle de Léona Niassène, un événement intellectuel d’envergure verra le jour à Dakar : le premier Symposium consacré à l’œuvre du vénéré Khalifa El Hadji Mouhamad Niass, plus connu sous le nom affectueux de Mame Khalifa Niass (RTA). Intitulé « Mame Khalifa Niass : Héritage spirituel et poétique », ce colloque se tiendra le samedi 10 janvier 2026 à la salle des conférences de l’immeuble Shaykh Abass Sall al Khayria.

Il s’agit d’une initiative majeure pour approfondir la compréhension d’une figure monumentale du soufisme et de la littérature arabe en Afrique de l’Ouest. L’homme et son parcours : une vie dédiée au savoir et à la guidance Né un vendredi béni, 2e jour du Ramadan 1298 de l’Hégire (correspondant au 29 juillet 1881) à Sélik, Cheikh Mouhammad Khalifa Niass était le fils de l’illustre fondateur El Hadji Abdoulaye Niass et de Sokhna Aminata Thiam, issue elle-même d’une lignée d’érudits. Dès son plus jeune âge, son destin semblait tracé par la lumière du savoir. Il mémorisa le Saint Coran et maîtrisa les sciences islamiques sous la tutelle directe de son père. Bibliophile passionné, le jeune Khalifa passait des heures à explorer la vaste bibliothèque paternelle, développant une affection particulière pour les subtilités de la littérature arabe, une passion qui allait marquer son œuvre future. Affilié à la Tariqa Tidjaniya dès l’âge de 11 ans, il reçut son premier Ijaza (autorisation d’enseigner) à 18 ans, démontrant une maturité spirituelle précoce. De son vivant, son père en fit son secrétaire particulier, son gestionnaire de confiance et son assistant dans l’enseignement, tout en lui confiant des responsabilités dans le commerce, forgeant ainsi un homme complet, ancré à la fois dans la spiritualité et les réalités terrestres.

Son pèlerinage à La Mecque en 1910, suivi d’une visite à Fès en 1924 où il rencontra des maillons essentiels de la chaîne tidjane comme Cheikh Skiredj, renforça son envergure et ses connexions spirituelles. Mais c’est par la plume que son génie s’est le plus durablement inscrit. Écrivain prolifique, il laisse derrière lui un trésor inestimable de plus de 30 000 vers de poésie et des ouvrages de référence tels que Tariqul Jinân (Le chemin des Jardins) et Nayl al-Marâm (L’atteinte du dessein), qui demeurent des piliers pour les disciples et les chercheurs. Désigné Khalife par son père dès 1911, il dirigea avec sagesse et bienveillance la communauté Tidjani des Niassène jusqu’à son rappel à Allah, le 1er mars 1959. Son départ laissa un vide immense, comblé par un héritage spirituel, intellectuel et littéraire qui continue de rayonner à travers le monde. Un symposium pour décortiquer l’œuvre d’un géant C’est précisément cet héritage multiforme que le symposium ambitionne d’explorer.

Loin d’être un simple hommage, l’événement se veut une plateforme d’analyse académique et spirituelle. Des chercheurs et érudits de renom interviendront pour décortiquer les différentes facettes de son œuvre. Parmi les communications annoncées, on retiendra notamment : « Entre Verbe et Lumière : L’art poétique dans l’œuvre de Mame Khalifa Niass », une exploration de la dimension esthétique et mystique de sa poésie. par l’éminent Dr Mouhamad Niang « Les aspects grammaticaux et rhétoriques dans la poésie de Khalifa El Hadji Mouhamad » par le Dr Babacar Touré, qui analysera la maîtrise technique de la langue arabe au service de l’expression spirituelle. « Une pause méditative sur les poésies de l’homme de Dieu… », une intervention promettant une plongée dans la profondeur spirituelle de ses vers par Oustaz Alioune Faye Un hommage et un outil de transmission Organisé par les associations Nayloul Maram et Chababou Nighmati, ce symposium est également présenté comme à son fils et éminent successeur, Feu Shaykh Sidy Lamine Niass (RTA), qui œuvra sans relâche à l’édition et à la promotion des écrits de son père. En offrant une lecture contemporaine et savante de l’œuvre de Mame Khalifa Niass, les organisateurs espèrent non seulement honorer sa mémoire, mais aussi inspirer une nouvelle génération d’étudiants, de chercheurs et de disciples, et offrir au grand public des clés pour comprendre l’immense contribution de ce sage à la culture spirituelle et littéraire du Sénégal et au-delà. Idrissa Dioum Coordinateur Commission Culturelle Comité d’Organisation Leona Niassene

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

Laisser un commentaire