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UCAD : Vers un nouveau standard pédagogique avec l’expérimentation assistée par ordinateur

La Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a accueilli ce mercredi la cérémonie d’ouverture des Journées Scientifiques EXAO Dakar 2025, placées sous le thème : « L’Expérimentation Assistée par Ordinateur (EXAO) : un outil d’innovation pédagogique pour l’enseignement des sciences expérimentales ».

Le doyen de la faculté, Pr Ismaël Diouf, a rappelé que cette initiative, lancée dès 2023 par ses prédécesseurs, intervient dans un contexte où les universités sénégalaises sont confrontées à une forte massification et à d’importantes difficultés dans la réalisation des travaux pratiques.

« Nos étudiants font de moins en moins de TP, faute d’espace, de matériel et de produits coûteux. Or faire des sciences sans expérimenter, ce n’est presque plus faire des sciences », avertit-il.

Face à ces défis, l’EXAO apparaît comme une alternative prometteuse. Grâce à des capteurs et à l’ordinateur, l’expérimentation devient virtuelle tout en restant réaliste. Une approche déjà éprouvée au Maroc, dont des spécialistes sont présents à Dakar pour partager leur expérience.

Le Pr Diouf souligne toutefois que la mise en place de ce dispositif exige des moyens : acquisition de matériel, formation des enseignants, puis des étudiants.

Mais selon lui, « l’expérimentation assistée par ordinateur reste beaucoup moins coûteuse que les TP classiques », d’autant que les produits scientifiques se dégradent rapidement.

Son ambition est claire : faire de l’EXAO un standard au sein de la faculté, partagé par tous les départements, de la géologie à la chimie.L’adhésion des enseignants, le soutien du recteur et celui des autorités de l’enseignement supérieur seront essentiels. Le doyen se dit confiant, rappelant que le ministre de l’Enseignement supérieur, issu de la faculté et biologiste de formation, comprend parfaitement les enjeux. La perspective ne s’arrête pas à l’université.

Les équipes de la FASTEF ont été conviées afin d’envisager une extension de l’EXAO au secondaire et même à la formation professionnelle. « Dans les lycées, l’expérimentation est quasiment absente. Offrir cet outil aux élèves serait un changement majeur », affirme le Pr Diouf, lui-même ancien lycéen n’ayant jamais eu accès à de véritables TP. Invité d’honneur venu du Canada, Pr Pierre Nonon (Université de Montréal), directeur du Laboratoire de robotique pédagogique, rappelle que son équipe a été pionnière dans le développement de l’EXAO dès 1972.

Il salue l’initiative sénégalaise et souligne que l’évolution technologique a rendu ces systèmes nettement plus accessibles : « Nous avons conçu un microcontrôleur environ 60 fois moins cher que ce que propose l’industrie. L’objectif n’est pas commercial, mais collaboratif et scientifique.»

Pour lui, l’EXAO a un fort potentiel d’expansion, notamment dans les pays en développement, grâce à des équipements de plus en plus abordables.

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