La Türkiye a officiellement condamné les frappes menées par Israël dans la nuit de jeudi à vendredi dans le sud du Liban. Par la voix du président de son Parlement, Numan Kurtulmus, le pays a qualifié ces actions d’« absolument inacceptables » et a réaffirmé son soutien au peuple libanais.
S’exprimant lors de l’ouverture de l’année académique de l’Université de Dicle, Numan Kurtulmus a déclaré, selon des propos rapportés par l’agence Anadolu : « L’agression d’Israël la nuit dernière est absolument inacceptable et ne peut être approuvée. Une fois de plus, nous condamnons Israël avec la plus grande fermeté ». Il a ajouté : « À travers cette attaque, je souhaite réaffirmer que nous nous tenons aux côtés du peuple libanais ».
Le responsable turc a inscrit ces frappes dans un contexte plus large, les comparant à des opérations antérieures menées au Liban, en Syrie, en Iran ou en Tunisie. Selon ses déclarations, « le régime sioniste considère les peuples du Moyen-Orient comme des esclaves, comme des êtres non humains. Le visage visible de l’impérialisme moderne est le sionisme ». Il a également fait référence au traité Sykes-Picot, affirmant que l’objectif de cette stratégie était de « diviser davantage, de fragmenter encore plus et de réduire toujours plus ».
Évoquant les ambitions de son pays, Numan Kurtulmus a souligné la nécessité pour la Türkiye de devenir une nation plus influente dans ce qu’il a nommé « le Siècle de la Türkiye ». Il a défini deux objectifs principaux : la construction d’une société unie et pacifique sur le plan intérieur, et un rôle moteur dans l’établissement d’un nouvel ordre mondial plus juste. Il a également rappelé le coût des conflits passés pour son pays, estimant qu’« au moins 2 000 milliards de dollars » avaient été dépensés dans cette lutte.
Enfin, le président du Parlement turc a critiqué le système international actuel, le jugeant incapable de garantir la paix. Il a cité la situation à Gaza et le conflit entre la Russie et l’Ukraine comme des preuves de cet échec, décrivant un déséquilibre où « les puissants dominent et les faibles souffrent ». Dans ce contexte de tensions régionales persistantes, des discussions sur un cessez-le-feu à Gaza se poursuivent. Kurtulmus a appelé à une initiative turque forte pour remédier à cette situation, la présentant comme une « responsabilité fondamentale » pour les universités, la classe politique et la société civile du pays.