Tribune – Cécile Thiakane sur Octobre Rose au Sénégal : « La santé ne se décrète pas en octobre »

Dans une tribune publiée par nos confrères de Sud Quotidien, la consultante en RSE Cécile Thiakane propose une analyse critique de la campagne Octobre Rose au Sénégal. Elle y interroge l’efficacité d’une mobilisation qui, selon elle, tend à privilégier la communication au détriment d’actions concrètes et durables pour lutter contre le cancer du sein.

Selon Cécile Thiakane, si l’intention de sensibiliser est essentielle, la forme festive que prend parfois la campagne risque d’occulter la gravité de la situation sanitaire. « À force d’être porté, le rose s’est peut-être délavé », écrit-elle, questionnant la conversion réelle des événements en financements pour des dépistages gratuits ou pour soutenir les associations de terrain comme la Ligue Sénégalaise contre le Cancer (LISCA), qui œuvrent avec des moyens limités.

La tribune rappelle des chiffres préoccupants fournis par la LISCA : au Sénégal, 70 % des cas de cancer sont diagnostiqués à un stade avancé. Chaque année, le pays enregistre environ 1 800 nouveaux cas de cancer du sein et près de 1 000 décès, faisant de cette pathologie la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. Les freins principaux demeurent le coût élevé des examens comme la mammographie et l’accès difficile aux traitements, notamment en zones rurales.

Face à ce constat, l’auteure appelle à dépasser le « folklore médiatique » pour mettre en place une véritable stratégie nationale de prévention. Elle préconise une approche structurée incluant l’éducation sanitaire dès l’école, la promotion d’une hygiène de vie saine, le renforcement du dépistage systématique et un soutien accru aux professionnels de santé et aux associations. Pour Cécile Thiakane, « la santé ne se décrète pas en octobre. Elle doit se construire chaque jour ».

Cet appel à des actions concrètes trouve un écho dans des initiatives locales. Récemment, le collectif des femmes de Tabax Construire a organisé une journée de sensibilisation et de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus. Lors de cet événement, la gynécologue Dr Rose Hachem Wardini avait souligné l’importance capitale du dépistage précoce, insistant sur le fait que le manque d’information constituait un frein majeur, particulièrement dans les régions reculées.

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