Le Sénégal accueille depuis le mercredi 17 septembre 2025 la réunion du Réseau africain francophone pour l’élimination du trachome (RAFET). Cette rencontre intervient après la notification par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 15 juillet dernier, que le trachome n’est plus un problème de santé publique au Sénégal. L’accès à l’eau reste cependant un défi majeur pour les pays tropicaux dans la lutte contre cette maladie infectieuse.
L’Afrique est particulièrement touchée par le trachome, une infection oculaire qui peut conduire à la cécité. « L’Afrique est vraiment touchée par l’endémicité du trachome, comparativement au reste du monde », a déclaré à Dakar Moumine Yaro, spécialiste de la chaîne d’approvisionnement à l’International Trachoma Initiative (ITI). L’organisation coordonne la donation d’azithromycine pour lutter contre la maladie. Selon lui, la prévalence de la maladie sur le continent est liée à la faiblesse des systèmes de santé dans de nombreux pays africains et à la concentration de l’infection dans les zones arides et reculées. Depuis 1998, l’ITI, en partenariat avec Pfizer, a distribué gratuitement plus d’un milliard de doses d’azithromycine, principalement en Afrique.
Des progrès ont été réalisés depuis l’appel de l’OMS en 1998 pour l’élimination du trachome d’ici 2020. « Des avancées ont été notées dans le domaine éducatif : les populations savent ce qu’est le trachome », a indiqué M. Yaro. La mise en place du RAFET est considérée comme une avancée majeure, permettant aux experts francophones d’Afrique de l’Ouest d’échanger leurs expériences et de mutualiser leur expertise. Le Sénégal, qui a officiellement éliminé le trachome comme problème de santé publique, a partagé son expérience lors de cette réunion. Le docteur Mouctar Dieng Badiane, coordonnateur national de la promotion de la santé oculaire, a souligné l’importance de ce partage d’expérience pour les pays n’ayant pas encore atteint l’élimination et pour le maintien des acquis au Sénégal. « Sud Quotidien ».
