Face à une multiplication des « provocations » russes, plusieurs hauts responsables européens ont appelé à un renforcement significatif des capacités de défense du continent. Lors d’une intervention ce lundi au Forum de la Défense de Varsovie, le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, ainsi que les ministres de la Défense allemand et estonien, ont souligné l’urgence d’une réponse coordonnée.
Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu, Andrius Kubilius a affirmé que la mise à l’épreuve des défenses européennes par la Russie était en augmentation. « Il est très clair que les provocations russes […] augmentent, et c’est pourquoi nous devons réagir de manière très claire », a-t-il déclaré. Le commissaire européen a insisté sur la nécessité pour l’Europe de développer un « Mur de drones » en s’inspirant de l’expérience ukrainienne, ajoutant que les provocations risquaient de s’intensifier.
De son côté, le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, a qualifié de « sans précédent » une récente incursion de 12 minutes d’avions de chasse russes dans l’espace aérien de son pays. Il a précisé que les pilotes russes n’avaient pas répondu aux contacts des avions de l’OTAN ni aux communications de l’AIRCOM. « Ils savaient parfaitement qu’ils étaient dans l’espace aérien de l’OTAN, et ils n’ont rien fait pour quitter volontairement l’espace aérien », a-t-il expliqué.
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a également dénoncé les « provocations irresponsables » de Moscou. « Ces actes nous ont une fois de plus montré que la Russie devient de plus en plus une menace pour l’OTAN. Elle teste les alliés de l’OTAN avec une fréquence et une intensité croissantes », a-t-il soutenu. Selon lui, le président russe Vladimir Poutine cherche délibérément à saper la sécurité européenne. Il a assuré que l’OTAN resterait « ferme et déterminée » tout en renforçant sa défense aérienne sur le flanc est. Plusieurs autres États membres de l’UE, dont la Pologne, la Roumanie et la Lettonie, ont également signalé des violations de leur espace aérien ou des perturbations par des drones, des faits pour lesquels la Russie a nié toute implication.