Sonko accusé de viols : Dura lex sed lex (Baba Diakhaté)

Un peu plus de 15% des suffrages valablement exprimés s’étaient portés sur un candidat à la dernière présidentielle et le plaçant du coup à la troisième place derrière le Président sortant et un ancien premier ministre et actuel Président du Conseil Économique Social et Environnemental ( CESE). Cet ancien candidat à la présidentielle et député à l’assemblée nationale n’est plus un sénégalais, comme on dit, « lambda » donc ces accusations contre lui ne sauraient me laisser indifférent.s

Je rappelle que je ne me réjouis nullement de cette situation et d’ailleurs les accusations en tant que telles ne feront pas l’objet de commentaires ni d’analyses car il y a dans ce pays, des personnes et des instances habilitées à prendre en charge ces situations. Je crois fermement en la présomption d’innocence donc à ce niveau il ne se pose aucun problème car autant on peut accuser, autant l’accusé peut se défendre.

Cependant, ma préoccupation est toute autre, après lecture de la supposée interview accordée par celle qui se dit être la patronne de l’institut de beauté et de massage dont il est question.

A la lecture de ses propos, la première remarque est que le couvre-feu ne concerne qu’une certaine catégorie de sénégalais car la bonne dame a confirmé que son institut fonctionne la nuit et d’ailleurs le client en question arrive après 22h. Je me demande si le lieu où se situe l’institut de beauté est ou n’est pas dans le même fuseau horaire que le reste de la région de Dakar.

Si un probable président de la République est à même de braver les interdictions des plus hautes autorités de ce pays en circulant au-delà de 21h comme le rapporte la patronne de l’institut de beauté, que devraient faire les sénégalais qui ne sont candidats à rien du tout ni diriger le village ni diriger le quartier.

Ensuite, la bonne dame, nous restitue les entretiens téléphoniques de la supposée plaignante et ironie du sort elle va jusqu’à nous rapporter ce que dit exactement l’interlocuteur de la fille, quand même un peu de respect pour notre discernement et notre raison. D’autant plus c’est la patronne elle-même qui dit reprocher à la fille son indélicatesse et son indiscrétion dans une capacité de manipulation allant jusqu’à faire usage des téléphones d’autrui.

Si on aspire à diriger un pays on doit respecter les lois en vigueur et s’abstenir de violer les mesures prises par les autorités et surtout si on a été reçu au palais de la République dans le cadre des concertations lancées au début de la pandémie liée à la Covid 19, on doit respecter les mesures prises par les autorités en tant que député car c’est l’assemblée nationale qui voté la modification de la 69-29 du 29 avril 1969 pour y ajouter un nouveau régime à savoir la gestion des catastrophes naturelles et sanitaires.

Errare humanum est, Perseverare diabolicum

Baba DIAKHATÉ

Juriste/Chercheur