Sénégal – Secteur bancaire : Me Babacar Ndiaye révèle que « les créances en souffrance dépassent les 1 000 milliards »

Me Babacar Ndiaye a dressé un état des lieux du secteur bancaire sénégalais, mettant en exergue un volume de créances en souffrance particulièrement élevé. Selon les informations rapportées par IGFM, ce montant dépasse désormais les 1 000 milliards de francs CFA, englobant à la fois les institutions privées, commerciales et parapubliques. Cette situation souligne, d’après lui, le rôle central que doit jouer la Société Nationale de Recouvrement (SNR).

Selon nos informations, l’État a récemment fait évoluer le cadre légal de la SNR. Une modification de la loi constitutive de cette société lui permet dorénavant de procéder au recouvrement de créances privées. Me Babacar Ndiaye précise que cette mesure vise à faire de la SNR un acteur majeur dans l’assainissement du secteur bancaire et financier. Il a souligné que l’intervention de l’État se justifie par une « question d’ordre public », la SNR agissant à la fois comme un organe d’alerte et un participant actif à la stabilisation du système.

Revenant sur l’historique de l’institution, il a rappelé que la SNR a été créée par la loi 91-21 du 16 février 1991, dans un contexte de programmes d’ajustement structurel. À cette époque, l’État avait mis en place un secteur bancaire parapublic pour soutenir sa politique de développement économique, une initiative qui n’a pas abouti aux résultats escomptés. Face à cette situation, l’État a été contraint de dissoudre sept banques, dont la BNDS, Assurbanque et Sonabanque. Les créances de ces entités ont alors été confiées à la SNR.

La mission initiale de la SNR était double : recouvrer ces créances et rembourser les déposants dont l’épargne avait été gelée suite à ces dissolutions. Cette mission d’assainissement est jugée cruciale, car le secteur bancaire est un pilier du financement de l’économie. Me Babacar Ndiaye a averti sur les risques liés à l’accumulation de créances douteuses : « s’il n’y a aucune mesure prise pour les contenir, peuvent aller jusqu’à un niveau difficile à contrôler. Ça peut aussi être une source de tension financière et parfois même une source de tension budgétaire », a-t-il expliqué. Le poids de la dette sur les finances publiques reste d’ailleurs une préoccupation majeure pour l’économie nationale.

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