Sénégal : « Les populations de Koumpentoum souffrent », le député Moussa Mbaye exige le départ du préfet

Une vive tension a éclaté à Koumpentoum, dans la région de Tambacounda, suite à une opération de déguerpissement. L’affaire oppose le préfet du département, Saphietou Joséphine Dieng, au député du parti PASTEF, Moussa Mbaye, qui critique ouvertement la méthode employée par l’autorité administrative.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le parlementaire Moussa Mbaye a dénoncé une « dérive autoritaire » de la part du préfet. Entouré de plusieurs personnes, il a affirmé que les populations locales n’avaient pas été consultées avant le début des opérations. « Depuis son arrivée à la tête du département, les populations de Koumpentoum souffrent. Elle a entamé des opérations de déguerpissement sans aviser personne. Nous ne comprenons pas son attitude », a-t-il déclaré, allant jusqu’à exiger « le départ du préfet ».

En réponse à ces accusations, la préfète Saphietou Joséphine Dieng, contactée par Emedia, a défendu la légalité de la procédure. Elle a indiqué avoir agi sur instruction de sa hiérarchie et que toutes les étapes réglementaires avaient été respectées. « Avant même l’opération, un recensement a été effectué par l’ensemble des acteurs concernés, après instruction de l’autorité supérieure. Au moment du recensement, les occupants avaient été sensibilisés sur le caractère irrégulier de leur installation », a-t-elle précisé. L’autorité administrative a ajouté que des sommations avaient été remises aux personnes concernées avant l’intervention sur la RN1, qui visait à libérer les emprises occupées illégalement. Elle a conclu en refusant d’alimenter la controverse : « Nous ne répondrons pas à la provocation, car ce n’est ni notre mission ni notre rôle dans ce département ».

Ce face-à-face à Koumpentoum n’est pas un cas isolé et s’inscrit dans un contexte où des élus de la majorité présidentielle expriment publiquement leurs désaccords avec des membres de l’administration. Le président du groupe parlementaire Pastef, Ayib Daffé, avait d’ailleurs souligné l’existence de résistances au changement au sein de l’appareil d’État. Dans une démarche similaire, une autre élue, la députée Fatou Cissé Goudiaby, avait menacé de sanctionner le gouvernement concernant le maintien en poste d’un ministre.

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