Sénégal - Abandon de l'excision à Sédhiou : « Nous avons décidé de tourner le dos définitivement à cette pratique »

Les communautés de Badiary, une localité située à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Sédhiou, ont officiellement déclaré l’abandon de la pratique de l’excision et des mutilations génitales féminines (MGF). Cette décision a été annoncée le samedi 27 septembre, à l’issue d’une longue campagne de sensibilisation.

L’engagement a été formalisé par la lecture d’une déclaration par Aïssatou Diallo au nom des communautés. « En ce jour dédié à la prise de décision définitive, nous, communautés de Badiary, avons décidé de tourner le dos définitivement à l’excision et aux mutilations génitales féminines », a-t-elle affirmé. Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, cette initiative a été portée par le comité d’appui au développement économique et social de la Casamance (CASADES/Sédhiou).

Le coordonnateur de CASADES/Sédhiou, Bacary Mané dit Dembo, a qualifié ce résultat de fruit d’une « démarche inclusive ». Il a expliqué que depuis février 2025, des actions de plaidoyer ont été menées dans plusieurs localités de la région. « Ce n’était pas du tout évident, il y a juste quelques années, en raison de la sensibilité de la question surtout dans la zone du Pakao et ce village de Badiary », a-t-il précisé, en mentionnant le soutien du partenaire TGG ALM Options.

Abdou Sidibé, le chef de village de Badiary, a assuré que cette interdiction est formelle et qu’un dispositif de suivi est déjà en place. « Il s’est trouvé que nous avons interdit la pratique de l’excision dans ce village depuis longtemps car ce n’est recommandé par aucune religion surtout musulmane que nous suivons », a-t-il déclaré. Il a également souligné que les femmes sont informées des sanctions prévues pour les contrevenants.

Un mécanisme de suivi impliquant le chef de village et les leaders locaux de la sensibilisation a été mis en place pour garantir la pérennité de cette décision. Fambaye Sané, une matrone habitant à Badiary, a témoigné de l’effectivité de l’abandon de la pratique. « Il est vrai qu’il y avait des exciseuses dans ce village il y a de cela plusieurs années mais depuis que j’habite ici, je n’ai jamais constaté un cas d’excision », a-t-elle confié.

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