Des acteurs du secteur agricole se sont réunis à la médiathèque Abasse Ndione de Bargny pour un panel sur l’agroécologie et l’alimentation durable. Organisée par l’ONG TérangaLAB dans le cadre de son programme Grenn Academy, en partenariat avec la fondation Heinrich Böll, la rencontre a été l’occasion d’un plaidoyer en faveur d’un soutien renforcé de l’État à la transformation des produits locaux pour garantir la sécurité alimentaire.
Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, les discussions ont mis en lumière le rôle central des petits producteurs. Julie Cissé, coordonnatrice du réseau de femmes agricultrices GIPS/WAR, a souligné leur importance capitale. « Il faut penser à la sécurité alimentaire avant la souveraineté et pour cela, il faut soutenir les petits producteurs. Ce sont eux qui nourrissent la population », a-t-elle déclaré, précisant que la production de l’agro-industrie est majoritairement destinée à l’exportation.
Un appel a été lancé pour une meilleure intégration des produits transformés localement dans les circuits de distribution à grande échelle. Mme Cissé a insisté sur la nécessité pour l’État de faciliter l’accès de ces produits aux marchés institutionnels tels que le secteur hôtelier, les établissements sanitaires et les cantines scolaires. Une telle mesure permettrait, selon elle, d’assurer des revenus stables aux transformateurs et d’encourager l’investissement dans ce secteur porteur.
L’adaptation des concepts aux réalités locales a également été un point central du débat. Mohamadou Sissokho, secrétaire général de TerangaLAB, a insisté sur la nécessité de « décoloniser » les thématiques importées. « Il s’agit de prendre ses concepts de les analyser et de les adapter à travers le prisme de nos réalités socio-culturelles et économiques », a-t-il expliqué. Cette démarche s’inscrit dans un contexte où la sécurité alimentaire est une préoccupation majeure à l’échelle continentale, mobilisant diverses organisations. Dans le cadre du programme Green Académy, des jeunes ont ainsi mené des travaux de terrain pour élaborer un plaidoyer en faveur d’une vision sénégalaise de l’alimentation durable.
