Le Salon international des algorithmes, des sciences, des technologies et de l’innovation du Sénégal (SALTIS) a tenu ce mardi un panel majeur au Musée des Civilisations Noires, à l’initiative de la COSYDEP, autour du thème : « De l’école connectée à la pédagogie améliorée».
Un débat riche a réuni enseignants, experts du numérique et acteurs de l’éducation, mettant en lumière les opportunités et les défis que pose l’intégration de l’intelligence artificielle dans le système éducatif.
Dans son intervention, Malick Mbaye de M6 Informatique – ISEP Thiès a rappelé que la transformation numérique de l’école n’est plus un projet futuriste mais une réalité mondiale : « Lunettes connectées, montres connectées, objets connectés… tout est désormais interconnecté. L’école ne peut pas manquer ce rendez-vous », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité pour les systèmes éducatifs africains de suivre ce mouvement global.
Le Dr Alioune Badara Ndir, du CRFPE de Rufisque, a recentré le débat sur la place de l’enseignant dans un monde bouleversé par l’IA. Pour lui, l’éducation repose sur quatre missions indissociables : la citoyenneté, le progrès, la socialisation et la transmission.
Il estime que malgré les avancées technologiques : « L’IA ne pourra jamais remplacer la socialisation ».
Il invite d’ailleurs à relire La fin de l’école d’André Jourdain, pour comprendre les débats actuels sur la transformation des modèles éducatifs.
Les panélistes ont soulevé des questions sensibles : gestion et protection des données, risques pour l’enfance, dépendance accrue des apprenants aux outils numériques, baisse potentielle de la créativité et de l’esprit critique, et interrogations sur un éventuel « bac digital ».
Pour Abdoulaye Ndoye, vice-PCA de la COSYDEP, l’IA constitue une révolution historique : « Le numérique est dans nos écoles, dans nos vies, dans notre société. Nous ne devons pas rester à la traîne », a-t-il déclaré.
Il rappelle cependant que cette révolution peut accentuer les inégalités si les pays africains se contentent de consommer les technologies venues d’ailleurs.
L’objectif, selon lui, est clair : former davantage de créateurs, de développeurs et de innovateurs afin de combler le fossé avec les pays du Nord.
