Sadio Mané, au regard de ses dernières prestations en équipe nationale, est devenu un leader par l’exemple, sans avoir le charisme d’un Jules Bocandé ou le bagout d’un El Hadj Diouf.
L’attaquant sénégalais de Liverpool, buteur et passeur décisif mercredi dernier, contre la Guinée-Bissau (2-0), a récidivé dimanche contre la même sélection, en marquant le but de la victoire synonyme de qualification du Sénégal à l’édition 2022 de la Coupe d’Afrique des nations (CAN).
A 28 ans, le natif de Bambali (Sédhiou) gagne de plus en plus de place dans le football national, frayant son bonhomme de chemin dans la lignée des légendes du football sénégalais.
Ballon d’or 2019 après être devenu le premier footballeur sénégalais à remporter la Ligue européenne des champions, Mané pousse les limites un peu plus loin chaque jour.
A Thiès, il a fait oublier le record de buts marqués en équipe nationale par Jules Bocandé (20 buts), avant d’égaler celui de son modèle dans le jeu, El Hadj Diouf, dimanche à Bissau.
Le double Ballon d’or africain 2001 et 2002 ne s’y est pas trompé en le présentant comme un footballeur de dimension mondiale que toutes les équipes aimeraient avoir dans leurs rangs.
Sur des pelouses qui se prêtent difficilement au football, l’attaquant des Reds, qui a appris avec l’équipe nationale à jouer dans des conditions peu idéales, a joué à l’expérience en serrant les dents pour trouver la faille à Bissau.
Pas très en vue en deuxième période, il lui a cependant fallu d’une seule étincelle pour mettre le feu à l’arrière garde bissau-guinéenne avec la complicité de son coéquipier, Habib Diallo, entré en cours de jeu.
À Thiès déjà, il avait surpris plus d’un, en prenant ses responsabilités vers la fin de la première période quand le Sénégal avait bénéficié d’un penalty.
Alors qu’il n’avait pas donné de garanties réelles sur cet exercice, il a battu en force le portier des Djurtus d’une lourde frappe pour donner l’avantage aux Lions dans une rencontre où ses coéquipiers et lui-même avaient eu du mal à emballer la partie.
Dimanche à Bissau, personne ne l’a entendu se plaindre des conditions de jeu. Au contraire, il s’est beaucoup dépensé en première période, ratant de peu l’ouverture du score avant de porter l’estocade en deuxième période.
Un but libérateur qui a qualifié les Lions et a été suffisant au bonheur de ses coéquipiers qui sont venus célébrer avec lui.
Il est déjà bien loin ce 17 novembre 2018 contre la Guinée Equatoriale où Mané avait craqué et fondu en larmes dans une rencontre qui s’est pourtant soldée par une victoire (1-0).
Face aux nombreuses critiques, Sadio Mané qui a toujours voulu répondre sur le terrain, avait atteint ses limites humaines comme pour dire aux supporters : « J’essaie toujours de donner le meilleur de moi-même. »
Ce que l’ancien arrière droit des Lions, Pape Fall, reconverti en technicien, n’a pas oublié de noter.
« En dehors de ses qualités, analyse l’ancien joueur de l’OM en parlant de Mané, il faut noter le comportement exemplaire » de l’attaquant des Reds, son « sens de la discipline et surtout cette capacité à vouloir faire honneur à son club et à sa nation ».
« Il est encore jeune, il a une marge pour pouvoir battre d’autres records », avait prédit Pape Fall, selon qui, Sadio Mané a démontré que « le seul talent ne suffit pas ».
« Tout est dans le travail, la persévérance et le sens des sacrifices. Le gamin l’a compris », a-t-il dit pour ajouter au portrait du Ballon d’or africain 2019.
APS