Une majorité de Canadiens est favorable à la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par leur gouvernement, selon un nouveau sondage publié ce lundi. D’après les informations rapportées par l’agence Anadolu, cette enquête, menée par Nanos Research pour The Globe and Mail et CTV, révèle que près des deux tiers de la population soutiennent cette orientation diplomatique, malgré des inquiétudes quant à ses possibles conséquences sur les relations commerciales avec les États-Unis.
Selon les résultats détaillés du sondage, environ 65 % des Canadiens appuient ou appuient partiellement la décision d’Ottawa. À l’inverse, 20 % des personnes interrogées s’y opposent, tandis que 11 % restent indécises sur la question. L’enquête nationale a été réalisée auprès d’un échantillon de 1 052 personnes entre le 29 septembre et le 1er octobre.
Cette consultation de l’opinion publique fait suite à l’annonce du Premier ministre Mark Carney, qui avait officialisé la reconnaissance de « l’État de Palestine, dirigé par l’Autorité palestinienne » juste avant l’Assemblée générale des Nations unies. Devant l’ONU, il avait justifié cette position en déclarant que « les espoirs d’une paix négociée sont progressivement et gravement érodés ». Cette démarche s’inscrit dans un contexte international tendu, où l’ONU a déjà par le passé fait état d’informations jugées « inquiétantes » concernant des actions menées par Israël.
La décision canadienne a placé le pays en porte-à-faux avec l’administration américaine du président Donald Trump, qui avait averti que cette reconnaissance pourrait affecter les négociations commerciales en cours. Cette préoccupation est partagée par une partie de la population, puisque 57 % des Canadiens estiment que cette initiative diplomatique aura un impact négatif sur les échanges avec leur voisin américain.
Le sondeur Nik Nanos a expliqué au Globe and Mail que ces chiffres reflètent à la fois « la sympathie des Canadiens envers le peuple palestinien et leur sens du pragmatisme». Selon lui, « bien que les Canadiens soutiennent majoritairement la reconnaissance, ils s’attendent à des frictions avec l’administration américaine ».