Ousmane Faye, (secrétaire national aux TIC du PS) : "Ce que le Parti socialiste doit faire ..."

Le scrutin présidentiel du 24 mars 2024, perçu comme un moment historique de consécration démocratique pour le Sénégal, a scellé la fin d’une ère politique.

Le Président du Conseil Constitutionnel l’a souligné lors de l’investiture en y voyant l’expression d’une volonté populaire de « changer de paradigme ». La confirmation est venue des législatives anticipées du 17 novembre 2024, qui ont entériné l’aspiration des Sénégalais à une profonde rupture dans la pratique du pouvoir.

Cette nouvelle donne politique nous impose un constat sans concession : le Parti socialiste, affaibli par douze ans d’alliance avec l’APR et le BBY, a subi une marginalisation électorale réelle. Nous devons collectivement assumer cet affaiblissement et la perte d’une part substantielle de notre base populaire, sous peine de voir cet éloignement se muer en défiance durable.

Face à ce défi, un travail d’introspection a été engagé depuis près de deux ans via des séminaires internes. Ceux-ci ont permis un diagnostic exhaustif portant sur l’efficacité de nos structures et de leur fonctionnement, la performance de nos mouvements affiliés, l’évaluation de nos alliances récentes, ainsi qu’un état des lieux critique de notre communication et de nos finances. La phase du constat est achevée ; celle des actions concrètes doit maintenant commencer.

Il ne s’agit plus de réfléchir lors d’interminables rencontres car nous savons déjà tous que le Parti socialiste, notre parti à tous, ne porte plus la parole de ceux que le système politique décourage, ceux que l’organisation sociale ou la violence économique écrasent.

Il s’agit ici et maintenant de prendre immédiatement en charge les expressions fortes et amères des sénégalais sur leurs désirs de changement profond du Parti socialiste, de son fonctionnement et de ses pratiques.

Une seule solution s’impose : l’élaboration immédiate d’un plan d’actions pour l’animation politique de nos différentes bases et qui devra aboutir à un congrès constituant, suivi de mesures précises et concrètes, applicables après ratification de tous les militants, immédiatement après le congrès.

C’est la seule voie qui permettra de traduire les paroles en actes et d’appliquer immédiatement nos décisions. Il n’y a plus de temps à perdre !
Il s’agit donc de nous donner maintenant les moyens d’un véritable sursaut. D’abord, en retrouvant notre unité, notre lucidité sans nous tromper nous-même à propos des causes de notre marginalisation progressive dans l’espace politique.

Ensuite, en renouant avec la tradition d’imagination et de débat des socialistes pour bâtir une offre politique neuve, ancrée dans la réalité quotidienne de nos populations et qui affiche fièrement nos valeurs de gauche. Enfin, en travaillant concrètement à la mise sur pied d’une nouvelle stratégie de rassemblement de la famille socialiste.

Cette ambitieuse feuille de route nécessite un outil militant capable de la mettre en branle : Un autre Parti socialiste porté par une nouvelle génération.

Cet autre PS doit être un parti populaire, un parti de masse, un parti fortement rajeuni, offensif et qui évolue, bien immergé dans notre société sénégalaise contemporaine, parce qu’il lui ressemble.

C’est un parti de militants avec un engagement constant et actif, c’est un parti démocratique, au fonctionnement complétement réformé.
Pour transformer la société sénégalaise et africaine, il nous faut d’abord être capables de nous transformer nous-mêmes.

En effet, le Parti socialiste que nous aimons et servons doit retrouver sa raison d’être : redevenir le foyer des espérances brisées et l’instrument de la reconquête populaire. Il nous faut séduire à nouveau une jeunesse en déshérence, redonner une fierté aux ruraux et aux classes laborieuses, et reconquérir l’estime des intellectuels que nous avons négligés. Cette ambition exige une métamorphose sans précédent.

Cette mue est un impératif. Sans un renouveau courageux et assumé, comment convaincre ceux qui nous ont tourné le dos, séduits par les sirènes populistes, de nous renouer leur confiance ?

La relance du PS n’est pas une option, mais une condition sine qua non pour rassembler à nouveau la gauche et retrouver le chemin des électeurs égarés, désenchantés ou exclus. Il s’agit aussi de renouer avec notre héritage le plus précieux : une démocratie interne vivante, où la ligne politique se construit avec les militants, et non au-dessus d’eux.

Notre projet fondamental est celui d’une rénovation radicale de notre offre politique. À tous les militants de la gauche, et plus encore à ceux qui se reconnaissent dans la famille socialiste, nous adressons cet appel. Il vise ceux qui, comme nous, sont convaincus de l’urgence de notre transformation. Il tend la main, sans exclusion, à tous ceux que le doute ou l’hésitation tenaille.

Rejoignez-nous pour porter haut cette ambition. Son triomphe ne dépend que de notre volonté collective. En unissant nos forces, nous pouvons infléchir le destin de notre parti, de la gauche, et en réécrire l’histoire, loin de tout renoncement.

Que cela soit clair : cet idéal est le socle de mon engagement et le préalable absolu à toutes nos décisions futures. Je m’engage à le défendre à vos côtés, coûte que coûte, car il constitue le fondement indestructible de la nouvelle place que le Parti socialiste doit occuper dans le Sénégal de demain.

Ousmane Faye*, Secrétaire national aux TIC du PS, Membre du SEN et du BP du PS, Président du Mouvement AS/Jëf

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