La médecine légale au cœur des morts naturelle, subite, suspecte…

La 7ème Conférence annuelle de l’Asfm (African society of forensic médecine), une Association panafricaine fondée à Lagos, s’est tenue ce mercredi à Dakar. La société scientifique dénommée Société sénégalaise de médecine légale et évaluation juridique du dommage corporel (Sosemedelg) regroupe tous les médecins spécialistes en médecine légale… Le thème principal de cette année a tourné autour de : « Les Expertises »

Il était question, pour ces derniers, d’imprégner sur les enjeux de la médecine légale au Sénégal. Les membres de cette Association sont revenus sur les nombreux aspects qui constituent un frein à leur fonction, au Sénégal.

« Nous ne pouvons pas être des médecins spécialistes, notamment pour l’évaluation du dommage corporel,  tout ce qui permet d’évaluer les lésions présentées par une victime si on n’est pas impartial. Ce n’est pas possible. On ne peut être un bon médecin légiste dans ce cas. C’est ça la difficulté. Nous sommes en interface, lorsque le juge a besoin d’un médecin pour évaluer certaines choses pointues dans la médecine, il fait appel à nous. Nous sommes les médecins des juges, mais en même temps nous sommes les juges des médecins« , ce sont là les éclaircissements du Pr Mouhamed M. Soumah.

Les certificats médicaux  au Sénégal ont souvent posé des problèmes de justice avec des individus qui parviennent à s’en procurer de façon illégale afin de les utiliser contre une autre personne. « Une des fautes les plus graves en médecine« , selon le président du comité d’organisation. « Le certificat de complaisance« , comme nommé dans leur jargon, doit être fait par des spécialistes comme les médecins légistes, en matière de justice en suivant une procédure très stricte.

D’un autre côté, ces derniers peuvent être commis comme « expert en responsabilité médicale« , c’est à dire lorsqu’un de leurs confrères est accusé en responsabilité médicale, pour voir s’il a réellement commis une faute médicale.

32 médecins légistes pour une population de 15 millions d’habitants. Une problématique qui a été soulevée par les médecins légistes. « Elle ne touche pas seulement la médecine légale, mais elle touche aussi toutes les autres branches de la médecine (…)« , souligne M. Soumah qui regrette le fait qu’ils ne soient pas bien répartis dans le pays, avec des régions qui n’en disposent pas (Thiès, Mbour, St Louis, Tamba…).

A quel moment doivent intervenir les médecins légistes dans une autopsie? Le Pr Soumah de répondre : « Il y a plusieurs types de morts. Il y a ce qu’on appelle les morts naturelles, c’est à dire une mort qui intervient après un processus pathologique connu. Quelqu’un qui vient avec sa maladie et qui, malgré sa prise en charge, décède suite à des complications. Cette mort ne pose aucun problème sur le plan judiciaire. C’est une mort légale, on délivre le certificat de décès et la personne est enterrée. Il y a aussi d’autres types de morts qu’on appelle la mort subite et la mort suspecte… »

En ce qui concerne la mort subite, qui intervient chez un sujet saint, de manière soudaine, « ça amène à se poser des questions » selon M. Soumah qui considère que la mort qui pose le plus souvent problème, c’est celle suspecte. Dans ce cas de figure, on pense que c’est quelqu’un d’autre qui a entraîné le décès. A cet effet, la loi demande aux médecins légistes d’intervenir pour qu’une autopsie soit faite.

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