Ilyas El-Malki, un influenceur marocain populaire, se retrouve au centre d’une vive polémique après avoir critiqué les Amazighs, une communauté berbère ancestrale. Les propos tenus par El-Malki ont engendré une réaction sévère, entraînant le dépôt d’une plainte collective pour « incitation à la haine » par une dizaine de figures amazighes.
La vidéo incriminée a circulé massivement en ligne, divisant l’opinion publique. Certains internautes exigent des sanctions, tandis que d’autres défendent l’influenceur en invoquant l’humour noir. Cette affaire a replacé le débat sur les tensions communautaires et la responsabilité des influenceurs au cœur des discussions au Maroc.
Cette controverse intervient alors qu’Ilyas El-Malki faisait l’actualité pour avoir été invité par Piqué, l’ex-footballeur, à participer à la Kings League en qualité de capitaine marocain. Le militant amazigh Rachid Bouhadouz a réagi en affirmant que ce type de discours ne doit pas être banalisé en tant qu’humour car cela pourrait compromettre l’unité nationale. « Le Maroc est un pays et un peuple uni. On ne peut pas laisser des différences culturelles, des différences régionales nuire à cette cohésion », a déclaré Bouhadouz à RFI.
D’après Me Mohamed Almou, l’avocat représentant les plaignants, le statut de star des réseaux sociaux d’El-Malki lui confère une responsabilité importante, notamment envers son jeune public. Almou avertit que « ce discours de haine, raciste » pourrait influencer négativement les jeunes, qui pourraient être tentés de l’imiter.
Par le passé, Ilyas El-Malki a déjà eu des démêlés judiciaires. En mai passé, il a été condamné à trois mois de prison pour l’agression de Simo El Bourkadi, alias Mohamed El Taouil. Cette nouvelle affaire relance les discussions sur les divergences culturelles au Maroc.
Le peuple amazigh, ayant une histoire bien avant l’arabisation et l’islamisation du Maroc, s’identifie comme « imazighen » ou « hommes libres » en tamazight. Bien que leur langue ait été reconnue comme officielle en 2011 à côté de l’arabe, la promotion du tamazight dans l’administration, l’enseignement et les services publics ne date que de 2019.