« Mais à quoi sert donc un discours de fin d’année quand rien ne vous dérange ? » (Par Ndiaga Loum)
Au moment où j’écris ces lignes, Pape Alé Niang, journaliste, est en détention, transféré à l’hôpital dans un état critique; j’ai le cœur meurtri et triste en pensant à sa situation médicale et n’ose pas m’imaginer le pire. Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où j’écris ces lignes, un capitaine de gendarmerie qui a voulu faire honnêtement son travail, a été radié, puis empêché de travailler dans le privé et enfin privé de salaire après son recrutement dans une administration publique décentralisée mais autonome. Une méchanceté gratuite et contre-productive. Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où j’écris ces lignes, un gendarme travaillant pour le renseignement a bizarrement disparu, son ami et collègue retrouvé noyé et son corps en état de décomposition à tel point qu’on ne pourrait faire une autopsie. La vérité sur ces atrocités ne vous intéresse apparemment pas, sinon deux de vos courtisans qui affirment qu’il a été assassiné seraient attraits devant la justice pour fournir les preuves de leurs assertions. Un médecin, tenu par le respect de son serment rejette la corruption de comploteur, refuse de changer le contenu de son rapport médical et voit sa vie quotidiennement menacée, la peur hante ses nuits, faute de protection par qui de droit, il n’a plus d’autre recours que d’alerter ses concitoyens. Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où j’écris ces lignes, plus d’une vingtaine de détenus politiques croupissent dans vos geôles, tantôt pour délit d’opinion, parfois pour parodie et humour « inconvenu », sinon accusés de vouloir poser des « actes terroristes ». Parmi ces derniers, une jeune mère de famille provisoirement incarcérée en attendant un hypothétique jugement qui sans doute la blanchirait logiquement. En attendant, l’on prive ses jeunes enfants de leur amour maternel. Ceux qui font subir ce « châtiment » à cette pauvre dame, ont-ils un jour imaginé leur propre mère, leur propre fille, leur propre sœur dans la même situation que cette dernière? Cela ne vous dérange pas ?
Au moment où sont écrites ces lignes, ce pays s’apprête encore à vivre, comme 10 ans avant, les mêmes heures sombres d’un combat contre un 3e mandat. Pourtant, le nouveau chef et ses conseillers rédacteurs de la révision constitutionnelle de 2016, après un référendum coûteux, avaient fait la « profession de foi » de vouloir être plus clairs dans le texte pour régler définitivement, disaient-ils, cette question sur la limitation du nombre de mandats à deux (2).
Sous la torture psychologique du risque de se dédire, il reste la langue de bois ou se débiner sans vergogne. Si on en est arrivé là, il faut non seulement pointer la parole changeante et chancelante du chef pourtant partie intégrante de son serment de vérité, mais aussi interroger la grave responsabilité des rédacteurs de la révision constitutionnelle de 2016. Comble de la compromission intellectuelle, ils se proposent même d’interpréter à titre d’experts leurs propres écrits. Incompétence ou cynisme? Que dire de l’entourage (témoins oculaires et solidaires de la dizaine de morts) qui avait combattu la 3e candidature du président Abdoulaye Wade par principe, par conviction, disait-on ?
Ils sont aussi prêts à suivre la nouvelle posture du chef, leurs principes et convictions à géométrie variable s’expliquant par le fait qu’ils ont entre-temps les pieds profondément plantés dans l’ivresse du pouvoir. Quelle déchéance morale! Et Mamadou Diop et consorts sont donc morts pour rien! Cela ne vous dérange pas ?
Enfin au moment où sont écrites ces lignes, des politiciens et autres administrateurs véreux et sans vergogne de fonds publics, se sont allègrement servis de l’argent destiné à faire face à une épidémie dévastatrice qui a finalement coûté la vie à nombre de nos compatriotes. Leurs excuses : l’impunité que confère la proximité avec le chef, le caractère apparemment « insignifiant » des sommes dérobées comparativement à l’ampleur de l’enveloppe disponible pour puiser sans conséquence prévisible, sauf à ne prévoir l’œil « suspect » et « nocif » de vérificateurs professionnels accusés aujourd’hui de « politiciens encagoulés » par un gendre puissant qui menace publiquement les potentiels détracteurs d’une image pourtant déjà dégradée. Cela ne vous dérange pas ?
À quoi sert un discours de fin d’année si ce n’est pour regretter tous ces maux et s’engager à refermer définitivement ces parenthèses sombres de la gestion des choses publiques qu’on avait oublié de refermer ?
Mais quel effet si euphorisant, puissant et inhibiteur aurait la seringue hypodermique du pouvoir au point de déshumaniser tant ceux qui l’incarnent ? Suis-je peut-être trop naïf et romantique pour ne point m’imaginer un jour exercer le pouvoir. Et pourtant, quand on scrute l’histoire, des gens qui ont voulu diriger avec amour, on en trouve : Martin Luther King ne disait-il pas que « la haine ne supprimera pas la haine, seul l’amour y parviendra ». N’est-ce pas Mandela qui répondait négativement à l’appel à la vengeance de l’aile radicale de l’ANC ceci : « la vengeance ne noie pas la douleur, c’est pour l’amour des humains que je suis allé en prison, c’est par l’amour des humains que j’en suis sorti, c’est avec ce même amour que je compte diriger ». Que dire de Ghandi qui répondait à l’appel à la résistance armée de ses partisans : « Ah, si je pouvais entrer dans le cœur de chaque être humain et y découvrir le secret de ses attentes… Ne pouvant le faire, je vis avec la satisfaction de m’y essayer toujours, tous les jours ».
Finalement, l’humanitaire terre à terre, c’est ce qui manque dans le champ d’action quotidienne des dirigeants africains. Voilà pourquoi ils ne seront jamais comme Mandela.
Bonne année à toutes et à tous!
Ndiaga Loum, professeur titulaire, UQO
les sénégalais préfèrent le concert de casserole que d’écouter le prisonnier matricule 3/27.
kalidou koulibaly capitaine des lions met le maillot nô 3 il offre un maillot avec comme numéro 27 .
La coïncidence du troisième mandat interdit avec l article 27 de la constitution qui l interdit.
UN SIGNE DE DIEU
Les sénégalais préfèrent un concert de casserole qu un concert de mensonges. Les casseroles ne s usent que si l on s’en sert alors que les mensonges nous détruisent à petit feu de no
Ce professeur est une calamité pour l’enseignement sénégalais. Si on va jusqu’à se demander à quoi sert un bilan de fin d’années avec tout ce qui s’est fait ou devrait se faire, honnêtement votre place n’est pas à l’école mais dans la jungle où, on est responsable de rien et, le compte rendu n’est pas de mise.
Que personne ne s’étonne que nos enfants, nos dirigeants et tous, aient un certain comportement s’il n’y a pas de recevabilité.
La craie vous demande par présenter vos plates excuses.
Et puis je n’arrive pas à comprendre ces « intellos » qui défendent les artisans de cocktail molotov et les menteurs comme Pape Alé.
C’est ça la liberté?La démocratie?
FOUTEZ NOUS LA PAIX AVEC VOS ARTICLES KILOMÉTRIQUES A LA CON. CEUX DONT TU PARLES ONT FAUTÉ. AUCUN DES DEUX N’A RESPECTÉ LA DÉONTOLOGIE ET LES RIGUEURS MILITAIRES QUI LES CONCERNE. PERSONNE NE S’ÉMEUT DE LEUR SORT. QU’ILS AILLENT AU DIABLE
La manipulation ne passera pas car les sénégalais ne sont pas dupes. Tous ceux qui sont emprisonnés et radiés le sont parcequ’ils ont enfreints la loi, comme dans tous les pays du monde. Concernant la mort du gendarme, une enquête a été menée par les autorités compétentes et les circonstances de son décès ont été élucidées et communiquées à sa famille. Donc arrêtez vos mensonges et manipulations, trop c’est trop.
paroles de sage tout et raisonnable bravo