Mady Boiro, Professeur de Droit Pénal : « Karim Wade a le droit de garder le silence »

Mady Boiro, Professeur de Droit Pénal : « Karim Wade a le droit de garder le silence »

En décidant de ne pas répondre aux questions de la Cour, Karim Wade exerce un droit fondamental qui lui est reconnu par la Loi, celui de garder le silence. Nul ne peut participer à l’accusation du Procureur de la République. Dans un système normal, ce serait au Procureur d’apporter les preuves de ses allégations, mais on est dans le cadre d’un système de renversement de la charge de la preuve. Partant du principe qu’il avait le droit de garder le silence, il peut décider de ne pas répondre aux questions.

On peut aussi trouver d’autres explications. D’abord, lorsque la Commission d’instruction avait fini son instruction et pris un arrêt de renvoi, Karim Wade avait refusé de le signer. Il montrait ainsi à la future juridiction qu’il ne la reconnaissait pas comme légitime et légale pour connaître de cette affaire.

Ensuite, un autre fait qui peut motiver son attitude de défiance envers la Cour, c’est qu’au premier jour du procès, le Président de la Cour disait qu’ils étaient là pour six (6) mois ou plus, pour écouter la défense soulever toutes les exceptions. Cela montrait que la juridiction avait déjà un a priori par rapport à la décision qu’elle allait prendre, à savoir que toutes les exceptions seraient rejetées.

Et dernièrement, lors de l’affrontement interrogatoire entre le Président de la Cour et Karim Wade, il lui a demandé s’il pensait rentrer chez lui. Cela conforte l’idée selon laquelle la décision de condamnation a déjà été prise, autrement, pourquoi le prévenu ne penserait pas à retourner chez lui ».
seneweb

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