L’Italie prend ses distances avec les nouvelles routes de la soie chinoises: un tournant stratégique

Les nouvelles routes de la soie, initiées en 2013 par le président chinois Xi Jinping, sont un vaste réseau de voies terrestres, maritimes, aériennes et ferroviaires reliant la Chine à l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Ce projet ambitieux est un outil d’influence économique et stratégique pour la Chine, qui y a investi environ 1 000 milliards de dollars et a réussi à rallier 150 pays. Parmi eux, l’Italie, qui a rejoint le projet en 2019, à une période où sa dette publique devenait insoutenable.

Cependant, le partenariat entre l’Italie et la Chine semble désormais en péril. Les promesses d’investissement dans les ports de Trieste et de Gênes n’ont pas produit les résultats escomptés. Les exportations italiennes vers la Chine ont certes augmenté, mais les exportations chinoises vers l’Italie ont doublé, créant un déséquilibre commercial. Pour le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, les bénéfices économiques sont jugés insuffisants au regard du coût politique d’un rapprochement avec Pékin.

L’Italie n’est pas le seul pays à reconsidérer sa participation aux nouvelles routes de la soie. De nombreux pays se retrouvent surendettés à cause des prêts à taux d’intérêt élevés accordés par la Chine pour financer les projets d’infrastructure. Ces pays se retrouvent dans l’incapacité de rembourser ces prêts, à moins de céder leurs infrastructures à leur partenaire chinois.

Un grand forum consacré aux nouvelles routes de la soie doit se tenir en octobre à Pékin, où de nombreux chefs d’État et de gouvernement sont attendus. La Chine espère défendre son projet et le remettre sur les rails, alors que de nombreux pays commencent à prendre leurs distances.

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