"Les peuples feront les réformes si les autorités ne le font pas » : l’alerte de Sonko aux chefs d’État sur le FCFA...

Ousmane Sonko a lancé un appel poignant à l’attention des chefs d’État africains pour la création d’une monnaie commune. Le leader politique a demandé aux autorités africaines « de faire preuve de courage politique en assumant leurs responsabilités et en menant les réformes nécessaires avant que les peuples ne les imposent par eux-mêmes.« 

« Il faut du courage politique de la part des autorités dans la prise de décision. Prenons un exemple très simple : la monnaie pour la zone Afrique de l’Ouest. Je demande à nos autorités présentes ici, parmi lesquelles se trouvent deux présidents de la République, qu’il est temps d’avancer sur cette question qui a été résolue ailleurs dans le monde.

Combien de zones n’ont pas une monnaie unitaire commune ? Très peu : pratiquement seulement l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Pourtant, les autres pays s’en sortent plus ou moins bien. Nous connaissons les problèmes et les réformes à mettre en œuvre depuis des années. Elles ont été posées sur la table, mais il y a un manque de courage politique. Il est donc temps que les autorités prennent leurs responsabilités pour mener ces réformes, autrement les peuples le feront à leur place. »

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3 commentaires

  1. Ce Monsieur est un vrai danger pour le sénégal . Aucune intelligence économique.


    1. Il réduit un problème systémique complexe à une simple question de volonté


    Le courage politique est une condition nécessaire, mais pas suffisante. L’assertion laisse entendre que si les dirigeants « osaient », le problème serait résolu. En réalité, les obstacles sont bien plus profonds :


    · Convergence économique : Les pays de la CEDEAO ont des économies extrêmement hétérogènes. Le Nigeria pèse à lui seul près de 70% du PIB de la région. Intégrer la monnaie du Nigeria (le Naira) avec celle du Niger ou du Bénin pose des problèmes de politique monétaire colossaux. Quel taux d’intérêt fixer qui convienne à la fois à l’économie nigériane et à celle du Togo ?

    · Souveraineté nationale : Adopter une monnaie unique signifie renoncer à des leviers économiques essentiels comme la politique monétaire (taux d’intérêt, masse monétaire) et la politique de change (dévaluation). C’est un transfert de souveraineté considérable que les États, surtout les plus puissants, sont réticents à accomplir.

    · Divergences structurelles et commerciales : Les pays de la région commercent souvent plus avec l’extérieur (Europe, Chine) qu’entre eux. Une monnaie unique n’aurait donc qu’un impact limité sur le commerce intra-régional si les structures de production ne sont pas préalablement intégrées.


    2. Il gnore les problèmes de fond non résolus


    Avant même de parler de courage, des critères de convergence stricts (maîtrise de l’inflation, déficit public, etc.) ont été établis depuis des décennies. La plupart des pays ne les respectent pas.


    · Manque de discipline budgétaire : Beaucoup d’États sont structurellement déficitaires et dépendants de l’emprunt. Une banque centrale unique ne pourrait pas, comme le fait actuellement la BCEAO pour l’UEMOA, « monétiser » les déficits (prêter directement aux États) sans créer une inflation incontrôlable pour toute la zone.

    · La question de l’hégémonie du Nigeria : Le Nigeria, géant économique et démographique, voudra naturellement peser de tout son poids dans la gouvernance de la future banque centrale. Les pays francophones, déjà regroupés dans l’UEMOA (qui utilise le Franc CFA, futur Eco), craignent une domination nigériane et une perte d’influence. Le « courage » se heurte ici à des rapports de force géopolitiques.


    3. Il suppose que la solution (une monnaie unique) est universellement bénéfique


    L’assertion part du principe que ce qui a « été résolu ailleurs » (comme l’euro) est un modèle transposable et entièrement réussi. C’est discutable.


    · Les leçons de la zone Euro : La crise de l’euro a justement montré les faiblesses d’une union monétaire sans union politique et budgétaire suffisamment forte. Les pays de la CEDEAO sont encore moins intégrés politiquement que ceux de l’UE. Imposer une monnaie unique sans solidarité budgétaire et mécanismes de transferts efficaces risquerait de créer des chocs asymétriques dévastateurs pour les économies les plus fragiles.

    · Le piège de la « solution unique » : Une monnaie unique n’est pas une fin en soi. Elle doit être l’aboutissement d’une intégration économique et politique réussie, et non un outil pour la forcer. Mettre la charrue avant les bœufs pourrait être contre-productif.


    4. Il fait porter la responsabilité uniquement sur les « autorités » ( bienséance républicaine ça ne se fait)


    En pointant du doigt le « courage » des dirigeants, l’assertion occulte le rôle d’autres acteurs tout aussi importants :


    · Les élites économiques : Certaines bénéficient du statu quo (corruption, contrats opaques, accès privilégié aux devises) et pourraient faire pression contre une réforme qui menacerait leurs intérêts.

    · Les opinions publiques : La population est souvent attachée à sa monnaie nationale, perçue comme un symbole de souveraineté. Une adhésion populaire est nécessaire pour un projet aussi fondamental.

    · Les partenaires extérieurs : La France, par son lien historique avec le Franc CFA, et d’autres puissances ont une influence certaine sur les processus décisionnels. Le « courage » doit aussi s’exercer face à ces pressions externes.


    Conclusion


    L’assertion « Il faut du courage politique » est une simplification excessive. Elle est rhétoriquement efficace pour interpeller les dirigeants, mais elle est analytiquement faible.


    La création d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest n’est pas un « simple » problème de courage, mais un défi multidimensionnel qui implique :


    · Une convergence économique réelle et non théorique.

    · Une intégration politique et une mutualisation des risques (union budgétaire).

    · La résolution des rapports de force entre les grands et petits pays, et entre les zones d’influence francophone et anglophone.

    · La construction d’un consensus large incluant les élites économiques et les citoyens.


    Le courage politique est le catalyseur qui permettrait de franchir le pas une fois ces conditions remplies, mais il ne peut pas se substituer à leur accomplissement. Sans cela, un acte de « courage » précipité pourrait mener à un échec retentissant.


    • Quand c’est trop long on ne lit pas.

      Un danger pour le Sénégal, hummm ! Macky Sall mettait les Al Poulars au dessus de tout le monde. Ils pouvaient insulter menacer, voler etc.. et il fermait les yeux. Ce sectarisme ethnique était devenu une bombe à retardement. Ça c’était bien un danger présent et permanent entretenu par Bénno. Pastef mis à part de nous avoir d’embarrasser de Macky n’a encore rien fait d’autre pour nous rassurer mais on se porte bien mieux maintenant en l’absence du virus assassin sanguinaire Macky Sall.


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