La rentrée scolaire à Niacoulrab : un collège entre chaos et promesses non tenues

La rentrée scolaire 2024-2025 dans le département de Keur Massar met en lumière des inégalités flagrantes. Certains établissements bénéficient d’infrastructures modernes, mais le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Niacoulrab fait face à de nombreux défis. Il est situé près de la route des Niayes, à 100 mètres de l’arrêt Baye Mbeur, dans un environnement peu propice à l’apprentissage.

Les infrastructures actuelles du collège sont à la fois insuffisantes et inadéquates. « L’année dernière, nous avions entre 70 et 80 élèves par classe. Cette année, nous allons approcher les 100 élèves par salle, » déclare le Principal, Babacar Ndiaye. Avec 972 élèves pour seulement 12 classes, l’enseignement devient une épreuve quotidienne.

Les déplacements présentent également des difficultés pour les familles. Les élèves doivent parcourir de longues distances depuis Thiaroye, Niague et Yeumbeul, sur des routes en mauvais état. La vétusté des transports publics aggrave le stress des familles.

Malgré le soutien de l’Association Française pour le Développement (AFD), les projets d’amélioration des infrastructures sont au point mort depuis des années. Le chantier pour un nouveau collège a été envahi par des habitations, compliquant la situation foncière.

Babacar Ndiaye souligne l’importance de l’éducation comme droit fondamental, affirmant : « Je ne peux pas refuser d’inscrire des élèves, même avec ces conditions de surpopulation. » La plupart des élèves viennent de milieux défavorisés, et l’éducation privée n’est pas une option viable pour eux.

Outre les conditions difficiles, le collège est exposé à des risques environnementaux. Un puits non sécurisé sur le site constitue un danger. « Le week-end dernier, des pompiers ont dû enlever un serpent du bâtiment, » raconte le Principal Ndiaye.

Face à ces défis, les parents d’élèves et la communauté locale font des efforts pour améliorer la situation. « Nous avons reçu 3,5 millions FCFA de la mairie pour des améliorations, » déclare Madame Boury Niang, présidente de l’association des parents d’élèves. En attendant que les promesses de nouvelles infrastructures soient tenues, la communauté éducative espère des solutions durables pour offrir une éducation digne à ses élèves.