La Grèce a réaffirmé lundi son opposition à l’intégration de la Türkiye au programme européen de défense SAFE (Security Action for Europe). Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, s’est exprimé lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Conseil européen, Antonio Costa. Il a déclaré que « les pays tiers qui menacent les États membres de l’UE par la guerre » ne peuvent participer au dispositif.
Mitsotakis a fait référence à une résolution du Parlement turc de 1995, mettant en garde la Grèce contre toute action unilatérale en mer Égée. « Il leur appartient de construire de bonnes relations avec l’Europe, ce qui exige le respect de ses principes », a-t-il ajouté, selon l’agence Anadolu.
Le programme SAFE, adopté en mai par les dirigeants de l’UE, vise à accélérer les acquisitions urgentes en matière de défense via des prêts à long terme à des conditions compétitives. Il s’inscrit dans le plan ReArm Europe / Readiness 2030 de la Commission européenne, visant à mobiliser plus de 800 milliards d’euros de dépenses militaires. Ces prêts sont réservés aux États membres de l’UE, à l’Ukraine, aux pays de l’EEE et de l’AELE, qui pourront également participer aux achats groupés.
Abordant la situation au Moyen-Orient, Mitsotakis a exprimé les inquiétudes de la Grèce face à ce qu’il qualifie de « violation inacceptable de la souveraineté territoriale du Qatar » par Israël. Il a appelé à la retenue et à éviter toute escalade à Gaza. Antonio Costa a également plaidé pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la fin de l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie. Il a réitéré son soutien à la solution à deux États.
L’offensive israélienne à Gaza, lancée en octobre 2023, a causé la mort de près de 65 000 Palestiniens et plongé l’enclave dans la famine. En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice.