Kenya : 578 millions de dollars de nourriture perdus chaque année

Le Kenya perd chaque année une part importante de sa production alimentaire, représentant une perte économique considérable et une menace pour la sécurité alimentaire du pays. Selon un rapport du World Resources Institute (WRI) Africa présenté mercredi 3 septembre à Diamniadio, en marge du Forum sur les systèmes alimentaires africains, ces pertes s’élèvent à près de 40 % de la production totale, soit 9 millions de tonnes, pour une valeur estimée à 72 milliards de shillings kényans (environ 578 millions de dollars américains).

L’étude du WRI, intitulée “Food Loss and Waste in Maize, Potato, Fresh Fruits, and Fish Value Chains in Kenya 2025”, détaille les pertes par produit : 56 % des fruits frais, 36 % du maïs, 34 % du poisson et 23 % des pommes de terre ne parviennent jamais aux consommateurs. Ce gaspillage alimentaire massif intervient alors qu’un quart de la population kényane est confronté à la faim. Les conséquences sont multiples, allant de l’insécurité alimentaire à la perte de revenus pour les petits producteurs, en passant par l’inefficacité des chaînes d’approvisionnement et la pression accrue sur les ressources naturelles.

Le WRI propose des solutions pour inverser cette tendance. Une réduction de 50 % des pertes alimentaires d’ici 2030 permettrait de nourrir 7 millions de personnes supplémentaires chaque année, d’injecter 36 milliards de shillings kényans dans l’économie et de réduire les émissions de CO₂ de 7 millions de tonnes. L’institut préconise une approche en trois volets : améliorer la collecte de données, déployer des technologies efficaces et renforcer les politiques publiques. « WRI Africa relève ce défi de front grâce à l’approche Target-Measure-Act », a déclaré la Dr Susan Chomba, directrice des Vital Landscapes. Le rapport souligne l’urgence d’agir pour le Kenya, qui a cinq ans pour atteindre l’Objectif de Développement Durable 12.3, visant à réduire de moitié le gaspillage alimentaire par habitant au niveau de la distribution et de la consommation.

« Le Kenya perd chaque année près de 40 % de sa production alimentaire, soit 9 millions de tonnes, d’une valeur estimée à 72 milliards de shillings kényans (environ 578 millions USD). Un paradoxe alarmant dans un pays où un quart de la population lutte quotidiennement contre la faim », souligne Sud Quotidien.

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