Grosse bourde de Macron: Faudrait-il convoquer le passé pour comprendre le présent et bâtir l’avenir ?
Les propos polémiques du président français Emmanuel Macron qui reflètent une attitude méprisante à l’égard de la terre du départ, l’Afrique et des africains, estimant que les dirigeants africains avaient « oublié de dire merci » à la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, croyant qu' »aucun d’entre eux » ne gèrerait un pays souverain sans cette intervention me pince le cœur. Les dirigeants français doivent apprendre à respecter le peuple africain. Macro a certainement oublié le rôle déterminant des fils d’Afrique dans la libération de la France lors des deux guerres dites mondiales. D’ailleurs la douce France, dite « pays des droits de l’homme » n’a jamais véritablement reconnu les sacrifices consentis par les soldats africains.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko a bien fait de vite contester cette déclaration « erronée » en s’inscrivant en faux avec virulence que le retrait annoncé des soldats français du pays de la téranga aurait donné lieu à des négociations entre Paris et Dakar. Car, la réalité est qu’en 60 ans de présence sur le continent, la contribution française a souvent été limitée à des intérêts stratégiques propres, sans véritable impact durable pour le développement des peuples du berceau de l’humanité.
Il y’a de cela cinq ans, lorsque nous avons voulu rebaptiser nos villes, lieux, rues et ponts, lorsque nous avons voulu déboulonner les monuments et statues, beaucoup de voix s’étaient élèvées sans savoir le vil rapport que nous avons avec ces symboles. Je disais à l’époque que certes, c’était une bonne idée de vouloir rompre avec son passé colonial mais, des actes devaient surtout être posés pour montrer au monde que l’Afrique n’était plus dépendante. Mais, comme le dit l’adage: « on a parfois tort d’avoir raison trés tôt ».
L’Afrique doit se réinventer, elle ne doit plus être ce qu’elle fut et ne doit plus être ce que d’autres, étrangers au continent, veulent qu’elle soit. Mais, à force de dénoncer ce qu’ils ont fait et continuent encore de faire et de dire, à force de victimiser l’oppressé, nous participons à l’enfantilisation des personnes et de leurs combats contre la dignité humaine. Et pour ne plus être ce que l’autre a voulu faire de nous, tout cela doit changer.
Les anciennes puissances coloniales ont diabolisé les cultures africaines, forcé les africains à abandonner leurs croyances religieuses et imposé les leurs qui n’ont servi qu’à hiberner le cerveau de l’homme noir. Car depuis la nuit des temps, l’Afrique a toujours été un gâteau que les occidentaux se partagent. Mais, ce qu’il y’a d’important à savoir c’est que nous vivons des temps où nous sommes en train de nous reconstruire.
Au regard des épisodes de l’histoire, nous sommes des êtres nouveaux. Nous sommes ce que nous n’aurions jamais été s’il n y avait pas les épisodes sombres de l’esclavage et de la colonisation et puis tout ce néocolonialisme avec son cortège de désagréments et tout ce que l’on pourrait emprunter à l’autre et à nous-même.
Nous le savons tous, il est facile et aisé de dénoncer des situations avec des propos extrêmement violents et surtout de créer des émotions, nous savons tous le faire. Ce serait d’ailleurs une occasion d’avoir l’adhésion de gens plus radicaux que nous, avec des personnes qui voudraient que le rouge soit rouge foncé.
Mais, ce qu’il faut comprendre c’est que rien n’est figé. Et nous vivons aujourd’hui dans un monde globalisé, c’est pourquoi nous devons être plus réactifs.
Donc, juste dire à Macron qu’il se trompe lourdement d’époque et de chronologie. Mais ce n’est qu’une maladresse géostratégique de plus, puis qu’il a emboîté le pas à l’un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy qui avait déclaré que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ». Une déclaration qui avait choqué par ses clichés sur l’homme africain et avait d’ailleurs beaucoup contribué à dégrader l’image de la France en Afrique.
On a coutume de dire, à quelque chose malheur est bon. Raison pour laquelle nous devons apprendre des enseignements du passé Vous en conviendrez, il nous améne à la consolidation de la prise de conscience pour toutes les générations actuelles et futures. Mais ce dont on peut être sûr et c’est une certitude, rien ne sera plus comme avant.
Aly Saleh journaliste