Amnesty International a condamné mardi l’ordre d’évacuation générale imposé par Israël à la population de Gaza. L’organisation qualifie la décision d’« illégale, cruelle et inhumaine » et l’associe à un « génocide en cours » contre les Palestiniens. L’ordre aggrave les conditions de vie déjà précaires des civils palestiniens, confrontés depuis près de deux ans à des bombardements, à la famine et à des déplacements constants, selon un communiqué d’Amnesty International publié le 10 septembre.
« L’ordre donné par l’armée israélienne concernant le déplacement massif des habitants de Gaza est cruel et illégal, et aggrave encore les conditions de vie génocidaires qu’Israël inflige aux Palestiniens », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International. L’organisation rappelle l’interdiction, par le droit international humanitaire, des déplacements forcés de civils, sauf nécessité militaire absolue. Amnesty International qualifie ces évacuations de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».
Des témoignages recueillis par Amnesty International font état d’une situation humanitaire désastreuse. Les transports sont coûteux, les zones sécurisées inexistantes et les abris saturés. Un professionnel de santé a exprimé son impuissance face à l’impossibilité de déplacer des enfants souffrant de malnutrition : « Cela revient à choisir entre deux morts : mourir sous les bombardements ou mourir lentement à cause du déplacement. » Une femme âgée handicapée, qui avait fui lors d’un précédent déplacement, se retrouve sans ressources : « Nous avons déjà dépensé toutes nos économies pour survivre à cette guerre. Chaque jour, on a l’impression que la guerre recommence, mais en pire. »
Amnesty International dénonce le non-respect par Israël des avertissements des ONG et des instances internationales, notamment les ordonnances de la Cour internationale de Justice. « Israël se montre déterminé à parvenir à son objectif, à savoir détruire physiquement la population palestinienne dans la bande de Gaza », accuse Heba Morayef. L’organisation critique également les pays qui continuent de vendre des armes à Israël et lui apportent un soutien diplomatique, les considérant comme complices potentiels de génocide. Amnesty International appelle à la cessation de toute coopération militaire ou commerciale avec Israël et à une pression diplomatique pour mettre fin aux opérations militaires à Gaza. « Tous ceux qui ont une influence sur Israël doivent faire pression afin qu’il mette un terme à sa campagne génocidaire et que les civils de Gaza aient pleinement accès à l’aide humanitaire », conclut l’organisation. Selon Sud Quotidien, ces événements s’inscrivent dans un contexte de crise humanitaire majeure à Gaza.
Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont fait plus de 64 000 morts palestiniens, d’après une information précédente. La situation humanitaire est catastrophique, avec des pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments. La faim a déjà causé la mort de centaines de personnes.