Gamou à Thiès : La famille Ndieguene perpétue l'héritage de 1887

La famille Ndiègue perpétue chaque année l’organisation du Gamou, initié en 1887 par Tafsir Abdourahmane Barro Ndiéguène. À l’origine, la commémoration reposait uniquement sur la récitation du Saint Coran. Aujourd’hui, elle s’est enrichie de nouvelles formes d’expression spirituelle pour préserver et faire rayonner l’héritage laissé par leur aïeul.
« Au début, c’était uniquement la récitation du Saint Coran, autour d’un grand brasier, se souviennent les descendants. Les fidèles se relayaient toute la nuit pour lire le Livre Saint. Avec le temps, nous avons su innover en y intégrant des panégyriques rappelant le modèle et le mode de vie du Prophète », expliquent-ils.
L’histoire de Tafsir Abdourahmane Barro Ndiéguène illustre un engagement missionnaire exceptionnel. Envoyé à Thiès, alors considéré comme un carrefour de l’idolâtrie et du syncrétisme religieux, il s’était vu confier par Cheikh Oumar Tall la mission de propager la confrérie tidjane. « Il a dû faire preuve d’adaptabilité et de stratégie pour convertir les masses, les sortir de l’ignorance et leur transmettre le véritable savoir islamique », rappellent les organisateurs.
Aujourd’hui encore, son héritage irrigue la vie religieuse de Thiès. Le quartier Keur Mame El Hadj en est l’un des symboles, accueillant chaque année des milliers de disciples à l’occasion du Gamou. « C’est un moment de piété et de transmission qui nous rattache à notre grand-père et à sa mission », confie la famille Ndièguène.

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