France – « Un cyberharcèlement de masse » : Neuf hommes jugés pour des menaces contre l’artiste Typhaine Duch

Neuf hommes comparaissent depuis ce lundi devant le tribunal judiciaire de Paris pour des faits de cyberharcèlement aggravé. Ils sont accusés d’avoir participé à une campagne de haine en ligne visant l’artiste et autrice Typhaine Duch, suite à sa participation à une émission en 2022.

L’affaire a débuté en juillet 2022, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un extrait vidéo par le média Le Crayon. Dans cette séquence, la comédienne présentait « la Féminine universelle », une version féminisée de la langue française qu’elle a conçue pour interroger la prédominance du masculin. La publication de cet extrait a déclenché une vague massive de messages haineux à son encontre.

Selon des propos rapportés par l’agence Anadolu, Typhaine Duch a expliqué devant le tribunal de Paris : « J’ai créé la Féminine universelle, qui est simplement une langue inversée par rapport au masculin universel qu’on parle depuis l’enfance. C’est une création de langage artistique, littéraire, absolument permise, comme pour n’importe quelle autrice. Et à partir de là, ça a été le prétexte pour un cyberharcèlement de masse masculiniste qui a pris des proportions gigantesques ». L’artiste a affirmé avoir reçu près d’un million de messages, incluant des injures et des menaces de mort et de viol.

Une plainte a été déposée en 2023, menant à l’ouverture d’une enquête qui a permis d’identifier onze suspects. Deux d’entre eux, mineurs, feront l’objet d’un jugement distinct en septembre 2026. Les neuf prévenus adultes sont poursuivis pour « harcèlement moral en ligne aggravé » et encourent une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

Typhaine Duch, soutenue par des associations telles que Les Chiennes de Garde et le Collectif féministe contre le viol, a exprimé l’espoir que ce procès contribue à « faire reculer l’impunité ». Elle a également ajouté que « les femmes sont majoritaires chez les personnes cyberharcelées et les cyberharceleurs sont en quasi-exclusivité des hommes. Ils veulent nous faire taire, ils veulent se réserver la parole publique et l’espace public ».

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