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France : ouverture inédite du procès contre des responsables syriens pour crimes de guerre le 21 mai 2024

France : ouverture inédite du procès contre des responsables syriens pour crimes de guerre le 21 mai 2024

À partir du mardi 21 mai 2024, la Cour d’assises de Paris inaugure un procès sans précédent contre trois hauts responsables du régime de Bachar al-Assad. Mamlouk Ali, ancien chef du Bureau de la sécurité nationale, Jamil Hassan, ex-directeur des services de renseignement de l’armée de l’air, et Abdel Salam Mahmoud, ancien directeur de la branche investigation de ces services, feront face à des accusations de crimes « contre l’humanité » et de « guerre ».

Ces responsables sont également visés par des mandats d’arrêt internationaux pour leur rôle présumé dans la mort de deux Franco-Syriens arrêtés en 2013. Ce procès symbolique représente une étape cruciale dans la lutte contre l’impunité des crimes commis par le régime syrien, comme l’affirme la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH).

Les victimes, Mazzen Dabbagh et son fils Patrick, résidaient à Damas avant leur arrestation en novembre 2013 par des officiers des services de renseignement de l’armée de l’air syrienne. Mazzen, né en 1956, était conseiller principal d’éducation à l’École française de Damas, tandis que Patrick, né en 1993, était étudiant en lettres et sciences humaines à l’université de Damas.

Selon le témoignage du beau-frère de Mazzen Dabbagh, arrêté et libéré deux jours plus tard, les deux hommes ont été transférés à la prison de Mezzeh, connue pour ses conditions de torture. Les actes de décès indiquent que Patrick est décédé le 21 janvier 2014 et Mazzen le 25 novembre 2017, conséquences de tortures intenses selon les juges d’instruction.

Pour Clémence Bectarte, avocate de plusieurs parties civiles, ce procès est essentiel pour la justice et la vérité. Elle souligne que les crimes du régime syrien continuent d’être commis et que normaliser les relations avec ce régime est inacceptable. Les témoignages de déserteurs de l’armée syrienne et d’anciens détenus de Mezzeh rapportent des tortures systématiques, telles que coups de barre de fer, décharges électriques et violences sexuelles.

En parallèle, en juillet 2016, l’épouse et la fille de Mazzen Dabbagh ont été expulsées de leur domicile à Damas, lequel a été réquisitionné par Abdel Salah Mahmoud. Ces faits pourraient constituer des délits de guerre et d’extorsion selon l’accusation. Le procès à Paris est non seulement un jalon juridique significatif, mais aussi un rappel de l’importance de poursuivre les responsables de crimes contre l’humanité.

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