Un journaliste britannique, Kieran Andrieu, qui participait à la flottille Global Sumud, a livré son témoignage à son arrivée à l’aéroport d’Heathrow à Londres. Expulsé par Israël après avoir été détenu, il a décrit les conditions de son arrestation en eaux internationales et de sa détention, tout en soulignant le rôle de la Türkiye dans la collecte de preuves.
Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, Kieran Andrieu a qualifié d’illégale l’interception de leur bateau par les forces israéliennes. « Il était illégal, au regard du droit international, qu’ils montent à bord de notre bateau, qu’ils nous interceptent », a-t-il déclaré. Il a ensuite raconté avoir été transporté avec d’autres militants, « les yeux bandés, ligotés dans un bus glacial au milieu de la nuit, vers une prison située dans le désert du Néguev ».
Le journaliste a dénoncé des conditions de détention difficiles, affirmant qu’ils avaient été privés d’eau pendant de longues périodes et enfermés dans des cellules exiguës, à raison de 10 à 12 personnes par cellule. Il a également affirmé que des médicaments essentiels avaient été refusés à certains détenus. « J’ai vu des personnes de tous âges souffrant de troubles cardiaques, y compris des personnes âgées de plus de 80 ans, se faire jeter leurs médicaments », a-t-il précisé. Ce récit corrobore celui d’autres participants, comme le journaliste italien Lorenzo Agostino, qui a décrit un traitement « humiliant » et a également fait état d’une privation d’eau potable pendant plus de deux jours.
Face aux accusations des autorités israéliennes qualifiant les membres de la flottille de « terroristes », Kieran Andrieu a réagi en déclarant : « Intéressant, des terroristes dont les seules armes sont du lait maternisé, de la nourriture, des paquets de riz et des médicaments ». Il a jugé cette qualification « pathétique » et « ridicule ». « De toute évidence, les seuls terroristes sont ceux qui commettent un génocide », a-t-il ajouté.
Après son expulsion vers la Türkiye, le journaliste a salué l’hospitalité turque. Cependant, il a insisté sur un point qu’il juge plus crucial. « Le plus important, c’est qu’ils nous ont emmenés chez des médecins, chez des avocats et qu’ils ont rassemblé des preuves de crimes contre l’humanité », a-t-il expliqué. Selon nos informations, environ 170 participants à la flottille ont été expulsés par Israël ces derniers jours. Plusieurs d’entre eux ont fait état de mauvais traitements et de conditions de détention qu’ils qualifient d’inhumaines.