Évaluation de l’autonomisation des femmes au Sénégal : le diagnostic de Marie Bernadette Amy Ndione
Marie Bernadette Amy Ndione, Secrétaire générale de l’Association internationale des femmes francophones, a dressé un bilan de la politique d’autonomisation des femmes au Sénégal lors de l’émission Objection de la radio Sudfm, le dimanche 9 mars. Elle a souligné les progrès notables réalisés par le pays en matière de promotion des droits des femmes, tout en identifiant les défis qui subsistent.
La responsable a reconnu les avancées juridiques accomplies par le Sénégal, où l’égalité hommes-femmes est intégrée dans toutes les constitutions, accompagnée de lois spécifiques visant à réduire les inégalités. Elle a cité notamment l’équité fiscale de 2008 et la modification du Code pénal, incluant des mesures contre les violences conjugales, l’excision et le viol. Parmi les victoires majeures, elle a salué la loi de 2013 permettant aux femmes de transmettre la nationalité. Cependant, elle a précisé que l’application de ces lois reste un défi.
Selon le diagnostic de la stratégie nationale d’autonomisation des femmes, persistances des inégalités demeurent, en particulier dans l’accès à l’emploi et la représentativité dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et l’énergie, où la présence féminine est faible. Elle a également exposé les disparités salariales, précisant que le salaire minimum des femmes est de 68 000 FCFA contre 108 000 FCFA pour les hommes, et que les femmes constituent seulement 23 % des effectifs de la fonction publique, selon un audit de 2014.
Marie Bernadette Amy Ndione a insisté sur la nécessité de distinguer les besoins pratiques des femmes de leurs intérêts stratégiques. Elle a prôné une révision des articles du Code de la famille, notamment ceux relatifs à la puissance maritale, au choix de résidence, à l’âge du mariage et à l’interdiction de la recherche de paternité.
Ces conclusions, rapportées par Sud Quotidien, mettent en lumière les défis persistants que le Sénégal doit relever pour améliorer véritablement l’autonomisation des femmes et favoriser l’émergence du talent féminin.
