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Éducation & IA : Cheikh Mbow appelle à une intégration maîtrisée et humaniste de l’IA à l’école sénégalaise

Le directeur exécutif de la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Éducation Publique (COSYDEP), Cheikh Mbow, a livré une analyse profonde sur les enjeux du numérique et de l’intelligence artificielle (IA) dans le système éducatif sénégalais.

Il s’exprimait lors du Salon International des Algorithmes, des Sciences, des Technologies et de l’Innovation du Sénégal (SALTIS), au cours d’une table ronde consacrée au thème : « Apprendre autrement grâce à l’intelligence artificielle ».

Selon Cheikh Mbow, l’intelligence artificielle n’est plus un simple objet de recherche, mais une réalité quotidienne qui s’impose déjà aux apprenants : « Tous les enfants ont un smartphone. Ils l’utilisent d’une manière ou d’une autre. L’enjeu aujourd’hui, c’est d’apprendre à bien s’en servir. »

Pour lui, l’intégration de l’IA n’est plus une option. Elle représente une exigence pour un système éducatif qui doit évoluer afin de répondre aux défis de l’heure, notamment la transformation numérique et l’adaptation aux compétences du XXIe siècle.

Cheikh Mbow insiste sur un point essentiel : malgré les avancées technologiques, les systèmes éducatifs doivent refuser « qu’on soit robotisés ».

« Le pays a besoin de maintenir et de promouvoir les compétences humaines dans un monde digitalisé. Les valeurs qui nous définissent doivent être préservées. »

Il rappelle que l’intelligence artificielle n’est qu’un outil destiné à imiter certaines capacités humaines, mais qu’elle ne doit en aucun cas déshumaniser l’enseignement ou reléguer les enseignants au second plan : « L’IA ne remplacera jamais l’enseignant. Nous avons besoin d’êtres humains pour accompagner les enfants, les soutenir et leur tenir la main. »

Pour la COSYDEP, l’IA peut jouer un rôle crucial dans la réduction des fractures sociales et territoriales : réduire les écarts entre zones rurales et urbaines, faciliter l’intégration des enfants handicapés grâce à des outils adaptés et offrir une « deuxième ou troisième chance » aux enfants déscolarisés ou jamais scolarisés.

Cheikh Mbow souligne que dans un pays où 75 % de la population a moins de 35 ans, la révolution numérique représente une occasion unique de repositionnement géopolitique et de valorisation des talents des jeunes.

L’introduction de l’IA dans les apprentissages pose un défi structurel majeur. Pour en tirer pleinement parti, Cheikh Mbow appelle à une réforme globale : revoir les méthodes pédagogiques, réadapter les pratiques d’enseignement, repenser les curriculums et actualiser les référentiels de formation des enseignants.

Il estime que l’IA offre déjà des pistes concrètes, notamment pour gérer les classes pléthoriques grâce à la personnalisation des apprentissages.

Pour Cheikh Mbow, l’objectif n’est pas d’adopter aveuglément les nouvelles technologies, mais de les mettre au service de l’humain, du système éducatif et de l’enseignant :

« Comment faire pour que l’IA reste un outil au service de l’école et des transformations nécessaires ? Si nous maîtrisons cela, les bénéfices seront immenses. »

Il appelle à une approche inclusive qui empêche l’IA d’aggraver les inégalités, mais au contraire, qui en fasse un levier d’équité et d’accès à l’éducation.

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