« Il serait vraiment dommageable, à tous points de vue et surtout pour l’image du Sénégal au plan international qu’un Arrêté injuste, discriminatoire et stigmatisant pour une catégorie de la population de Mbour, soit à l’origine de troubles et de violence alors que le rite du Kankourang a été inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO », telle est en substance le cri d’alarme lancé par un Collectif d’Associations DINGOL actives dans l’organisation de ce rite Mandingue lancé à l’endroit du Président de la République, du Premier Ministre et de la Ministre de la Culture.
Dans une correspondance qui sera adressée aux plus hautes autorités, le Collectif dénonce « le revirement du Préfet de Mbour » alors qu’il lui avait déjà autorisé la tenue du Kankourang. Pour le Président du Collectif, « la circoncision des enfants s’est faite sur la base de l’arrêté préfectoral nous y autorisant, des marabouts et chefs traditionnels de la communauté mandingue, ont été dépêchés pour garantir la protection mystique des enfants ainsi que la bénédiction de cette pratique millénaire ».
Ils déplorent cette décision d’un préfet qui revient sur son propre arrêté: « toutes les populations des quartiers Espagne et Gouye Mouride sont mobilisés pour un Kankourang sans violence, dans le respect des valeurs traditionnelles alors que, par un revirement inattendu et incompréhensible ».
Selon toujours la lettre adressée au Président de la République « ce nouvel arrêté du Préfet vient de plonger les populations de Mbour dans l’émoi en plus de la frustration montante risquant de laisser des séquelles durables dans la cohésion sociale à Mbour à cause de potentielles violences »
Mais, pour le Collectif, cette décision « discriminatoire » et « stigmatisant » une partie de la population aurait des soubassements politiques et crée déjà des tensions qui peuvent dégénéreren déplorant que« les structures autorisées dans le deuxième arrêté ne cessent de nous dire en s’en réjouissant, de manière provocatrice et avec des manifestations ostentatoires, qu’elles sont bien soutenues par les autorités et que du fait de leur pression politique, nous avons été bannis de la seconde liste ».
Le collectif qui prévoit des manifestations et sit in à Dakar et à Mbour, dit avoir pris contact avec le Bureau du Représentant régional de l’UNESCO pour dénoncer une telle décision contraire à la préservation du patrimoine et de la culture de la paix que porte cette Institution ayant reconnu le Kankourang comme patrimoine immatériel.