Deuxièmes Assises Africaines de la Démocratie : l’Afrique trace sa voie…

Deuxièmes Assises Africaines de la Démocratie : l’Afrique trace sa voie…

La capitale sénégalaise a accueilli cette semaine la deuxième édition des Assises Africaines de la Démocratie, un rendez-vous désormais central dans le paysage intellectuel et politique du continent. Deux prises de parole majeures ont marqué l’ouverture : celle de Monsieur René, directeur adjoint pour l’Afrique et l’Océan Indien, et celle du professeur Achille Mbembé, directeur général de la Fondation d’Innovation pour la Démocratie (FIDEMO). Tous deux ont dressé un tableau lucide, mais porteur d’espoir, sur les défis et les promesses d’une démocratie africaine en devenir une démocratie qu’ils appellent tous deux « substantive », enracinée dans les réalités sociales, culturelles et environnementales du continent.

Prenant la parole le premier, Monsieur René a salué l’esprit pionnier de ces Assises et la dynamique enclenchée à Praia, lors de la première édition en juin 2024. Pour lui, cette deuxième édition marque une étape importante dans le travail de la Fondation, qui « a consolidé son action, étendu son rayonnement et affirmé son rôle pour faire émerger des modèles de démocratie inscrits dans les territoires africains. »

Il insiste sur le rôle central des acteurs de terrain jeunes, femmes, acteurs ruraux et urbains qui, au quotidien, « réinventent la démocratie à partir de leur réalité et de leurs aspirations ». Une démocratie vivante, dynamique, et surtout désirée par les peuples, en dépit des tensions géopolitiques et des incertitudes mondiales.

« La démocratie correspond toujours aux aspirations profondes des peuples », affirme-t-il, soulignant que la culture démocratique ne se décrète pas, mais se construit. Et elle se construit déjà, comme en témoignent les alternances pacifiques observées récemment dans plusieurs pays du continent, notamment au Sénégal, au Ghana, à Maurice ou encore au Botswana.

Prenant le relais, le professeur Achille Mbembé a ancré son propos dans la complexité du moment mondial, marqué par le retour des guerres, des discours impérialistes et des rapports de force. Pour lui, les défis actuels nous obligent à réinventer la démocratie non seulement comme système politique, mais comme manière de vivre ensemble, de prendre soin du vivant et de renouer avec nos milieux de vie.

« Le vivant est le dernier nom de la démocratie », déclare-t-il avec force. Ce vivant, explique-t-il, s’incarne dans des lieux concrets, dans des existences ancrées, là où les liens entre les êtres humains, les territoires et les ressources doivent être réparés.

Mbembé évoque aussi les grands chantiers de transformation contemporaine : le défi écologique, la remise en cause du patriarcat, la lutte contre toutes les formes de domination. Et c’est à ces chantiers que la Fondation d’Innovation pour la Démocratie souhaite contribuer, en se positionnant comme une plateforme pour les alternatives, une fabrique d’un monde plus juste et plus soutenable.


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