Dette du Sénégal : La position ferme d’Ousmane Sonko face au FMI provoque une baisse record des obligations

Les euro-obligations du Sénégal ont enregistré une baisse record ce lundi, suite à des déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko excluant toute restructuration de la dette du pays. Cette position a été exprimée alors que des discussions se poursuivent avec le Fonds Monétaire International (FMI) pour faire face aux difficultés budgétaires du pays.

Selon les données des marchés financiers rapportées par plusieurs sources dont Bloomberg, les obligations en dollars arrivant à échéance en 2031 ont chuté de 3,8 cents, s’établissant à 73,08 cents pour un dollar. Il s’agit de la plus forte baisse jamais enregistrée en clôture. De même, les obligations à échéance 2048 ont reculé de 2,4 cents, atteignant 60,28 cents pour un dollar, marquant leur plus forte baisse depuis avril.

Cette réaction des marchés fait suite aux propos tenus par le Premier ministre lors d’une réunion de son parti samedi. Ousmane Sonko a affirmé avoir rejeté une proposition de restructuration de la dette, arguant qu’une telle mesure, bien qu’offrant un soulagement à court terme, coûterait plus cher à long terme. « Le Sénégal sera perçu comme un pays au bord de la faillite. Il sera également difficile d’attirer des investisseurs, et les créanciers pourraient engager des poursuites judiciaires », a-t-il déclaré.

Ces discussions interviennent dans un contexte financier tendu pour le Sénégal. Une mission du FMI a récemment séjourné deux semaines dans le pays sans parvenir à un accord sur une nouvelle facilité de crédit. Selon nos informations, cette situation est complexifiée par la découverte, après l’arrivée au pouvoir du gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye, d’une dette non déclarée de 7 milliards de dollars contractée par le régime précédent. Le FMI avait d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme sur ce montant jugé sans précédent sur le continent. De son côté, l’institution financière a indiqué que toute décision sur une restructuration interviendrait après une analyse de la viabilité de la dette, attendue prochainement.

Face à cette situation, le gouvernement sénégalais privilégie une autre approche. « Mobiliser les recettes fiscales est préférable à une restructuration de la dette », a affirmé le Premier ministre. Conformément à cette ligne, l’exécutif a commencé à mettre en œuvre une politique d’orthodoxie budgétaire. Des mesures ont été prises pour augmenter les recettes, notamment par de nouvelles taxes sur le tabac, l’alcool et les transferts d’argent mobile, tout en réduisant les dépenses de l’État liées aux voyages et aux véhicules de fonction.

D’après des analystes, le refus de la restructuration limite les options de financement pour combler le déficit budgétaire si l’aide extérieure est retardée. Sans cette option, le Sénégal devrait s’appuyer davantage sur les financements nationaux et la réduction des dépenses, des mesures qui pourraient avoir des conséquences économiques et sociales. La pression sur les obligations souveraines devrait persister jusqu’à ce qu’un cadre budgétaire crédible à moyen terme soit présenté.

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Un commentaire

  1. Une conspiration internationale contre les régimes souverainistes africains qui veulent sortir l’Afrique de la servitude volontaire.


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