Le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, s’est rendu ce samedi à Tillabéry pour s’adresser aux forces de défense. Selon des informations rapportées par Sud Quotidien, il a annoncé un renforcement des capacités militaires du pays et a dénoncé les ingérences étrangères visant à déstabiliser la région.
Devant les officiers, sous-officiers et gendarmes, le chef de l’État a affirmé sa volonté de doter l’armée de moyens supplémentaires. « L’État du Niger mettra en œuvre tous les moyens qui sont à sa portée pour assurer la sécurité du peuple nigérien, pour assurer notre souveraineté, pour assurer tout simplement notre dignité », a-t-il déclaré, précisant que ce renforcement concernerait les effectifs et le matériel. Le général Tiani a souligné que « notre détermination n’a pas de limites » et a salué les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) comme étant « le rempart contre lequel toutes les vagues d’assaut des mercenaires et leurs sponsors se sont écrasées depuis bientôt plus de dix ans ».
Le discours du président nigérien a également été marqué par des références historiques à la résistance contre la colonisation, citant des figures comme Mohamed Atikou ou la Saraounia Mangou. Il a accusé un « sponsor » non identifié d’être à l’origine d’une déstabilisation du pays. Faisant allusion à la présence militaire française passée, il a critiqué l’inaction des forces étrangères lors d’attaques meurtrières. « Plus de cent avions de chasse et drones étaient positionnés à la base aérienne 101 de Niamey. Aucune intervention, ne serait-ce qu’une mission de reconnaissance aérienne pour conduire les opérations de contre-attaque n’ont eu lieu », a-t-il affirmé.
Le général Tiani a par ailleurs mis en garde contre ce qu’il qualifie de « guerre informationnelle » qui serait menée depuis la France. « Récemment, il a été décidé en France qu’une force de frappe informationnelle créée au sein de l’Élysée aura pour mission particulière de s’occuper des pays de la Confédération », a-t-il avancé, en référence à l’Alliance des États du Sahel (AES) qui unit le Niger, le Mali et le Burkina Faso. En conclusion de son intervention, il a rendu hommage aux « martyrs, civils comme militaires » et a lancé un appel à l’unité nationale, déclarant : « À un peuple uni, rien n’est impossible ».