Dans une déclaration récente, le Mouvement des agents de l’aéroport international Blaise Diagne SA (AIBD) se présentant comme un regroupement spontané de travailleurs, a sévèrement critiqué la gestion des anciens Directeurs Généraux de l’AIBD SA, notamment Pape Diop, Doudou Ka et Abdoulaye Dièye. Ils dénoncent une mauvaise gestion financière, des recrutements douteux et des nominations arbitraires, tout en accusant les syndicats de complicité dans ces pratiques.
Nos enquêteurs, toujours fidèles à leur crédo de donner la meilleur information aux lecteurs ont câblé leurs contacts au sein de l’aéroport et dans le secteur aéronautique pour creuser davantage sur la question. Notre premier interlocuteur, ingénieur dans l’aéronautique et connaisseur du secteur, nous explique que « les échanges actuels entre le ministre en charge du secteur aérien, le DG de AIBD S.A et les syndicats représentatifs donnent l’impression d’une situation de conflit au sein de l’AIBD or il n’en est rien. Il n’y a pas de grève dans le secteur, il n’y a pas de débrayage ou de sit-in qui peuvent laisser penser de l’effectivité d’un conflit. ».
Il va plus loin en disant « ces déclarations et contre déclarations peuvent s’arrêter demain si l’actuelle équipe dirigeante le souhaite. Mais il semble que ce soit les dirigeants actuels du secteur et de l’aéroport qui entretiennent ce climat de conflit pour détourner les regards et masquer leur insuffisante connaissance du secteur aéronautique ».
Il faut rappeler qu’aussi bien le DG actuel de AIBD que son ministre de tutelle ne sont du secteur aérien. « Je ne vois pas d’autres raisons que celle de vouloir détourner les regards sur leur méconnaissance du secteur qui pourrait expliquer qu’un ministre et son DG passent leur emploi du temps chargé à faire ou à faire faire des communiqués pour répondre à des travailleurs dont ils ont la charge » termine-t-il.
Un de nos informateurs au sein de AIBD avec lequel nous avons plusieurs fois échangé au cours des dernières semaines explique « la gestion d’une entreprise de l’envergure de l’AIBD SA implique des décisions complexes et souvent délicates. Chaque Directeur Général doit naviguer dans un contexte unique, avec ses propres défis et contraintes. Bien que les critiques puissent être formulées, elles doivent être basées sur une compréhension complète des circonstances et des efforts déployés. On sent nettement que les critiques formulées par ce groupe de travailleurs ne répondent à aucune logique économique mais plutôt à une logique politique voire d’opportunisme.»
Cet agent présent à l’aéroport depuis les ADS sous Pape Maél DIOP de préciser « beaucoup dans ce groupe que je reconnais aisément ont été des intérimaires ou des prestataires qui ont bénéficié des faveurs des DG précédents qui leur ont, par exemple pour certains offert des CDI sur un plateau. D’où l’étonnement dans nos groupes whatsapp de travailleurs. Ceux qui parlaient hier sont ceux qui ont le plus bénéficié des largesses des DG qu’ils pourfendaient vendredi. »
Pour aller plus en profondeur, nos radars fouineurs ont câblé les responsables syndicaux incriminés directement dans les accusations de groupe de travailleurs. Après un refus poli mais ferme de certains responsables syndicaux contactés, nous avons pu joindre certains éléments syndiqués et très au fait des entrées et sorties au sein de l’aéroport. Leurs réponses tranchées sont sans appel « Nous n’accordons aucun crédit à ce groupe de travailleurs. »
Il va plus loin « un des initiateurs de ce point de presse est actuellement sous le coup d’une enquête pour vol de carburant à l’aéroport de Tambacounda. Les deux autres têtes de gondole de ce mouvement sont soupçonnées de vol de matériel lors de la réfection du pavillon présidentiel ou d’actes criminels dont notamment un incendie de hangars pour masquer des vols de matériel. Vous vous figurez alors des personnages qui se réclament défenseurs des travailleurs ».
Notre premier interlocuteur, ingénieur dans l’aéronautique conclut « Le secteur aéronautique est un secteur particulier. Il ne souffre pas de polémiques, de bruits et guéguerre. Une gestion saine et transparente, ainsi qu’un dialogue constructif entre la direction, les syndicats et les travailleurs, sont indispensables pour garantir le bon fonctionnement et le développement de notre aéroport. Le nouveau DG doit savoir que sa place est convoitée par de nombreux responsables du régime actuel qui se croient plus légitimes que lui à occuper une fonction aussi stratégique. Certains compagnons du Projet trouvent que tout comme le port, l’aéroport devrait revenir à un cador du Projet. Bamba DIEYE devrait avoir cela à l’esprit et se rappeler qu’il a déjà été dans une situation pareille d’alliés à qui on a confié des responsabilités en 2012. Il a vu comment cela s’est passé et c’est bien parti pour se renouveler. »