De 1960 à 1980 : Plus de 400 films sénégalais voués à la destruction restaurés

Deux chercheurs italiens ont restauré plus de 400 films d’actualités sénégalaises datant des années 1960 voués à la destruction. Tiziana Manfredi et Marco Lena  ont mis la main sur l’intégralité des archives audiovisuelles des actualités sénégalaises de 1960 à 1980.

Ils étaient diffusés dans les  salles cinéma

Ces films de huit à vingt minutes, tournés en 16 mm, étaient diffusés dans les cinémas de Dakar, montrant les nouvelles du pays et internationales, à une époque où la télévision n’entrait que dans les foyers les plus aisés. C’était le début des indépendances africaines.

De Senghor aux…

Et, le Président de la République sénégalaise, Léopold Sédar Senghor, avait voulu qu’une équipe de tournage le suive dans ses déplacements pour montrer la démocratie en marche. C’était le temps des premiers reportages sur le continent.

…Jeunes réalisateurs

De jeunes réalisateurs talentueux , à l’époque, à l’image du célèbre Ousmane Sembène, se servaient de ce matériel pour réaliser leurs premiers films en 35 mm. Leurs noms apparaissent dans les registres des archives au ministère de la culture, dans un bâtiment à l’abandon depuis le passage au digital.

« En tant qu’historien, explique Marco Lena, la déperdition m’attriste et l’état de ces bobines menaçait d’engloutir le premier pan d’une histoire audiovisuelle réalisée par les Africains pour les Africains ».

La visite de Gaulle au Festival des arts nègres

Ainsi, on peut voirle général de Gaulle en visite officielle à Dakar. Plus tard, il prononcera le célèbre discours d’août 1958 sur l’indépendance. Marco Lena visionnera les images du premier Festival des arts nègres voulu par Senghor, de ses visites officielles au Brésil, en Finlande, au Mexique et a même pu récupérer une copie de Réalités, le premier film documentaire du cinéaste sénégalais Tidiane Aw.

Et, sur les 5 900 bobines retrouvées par terre, seulement 400 sont bonnes à visionner.

La destination de ce patrimoine national restauré

Une fois réparé et numérisé, ce matériau ira dans des festivals et des centres d’art. Et, il sera créé un laboratoire de référence régionale pour la conservation. Le directeur de la Cinématographie du Sénégal, Hugues Diaz, aide ces deux Italiens à réhabiliter cette « mémoire argentique. Avec lemonde.fr

3 COMMENTAIRES
  • Abdoulaye

    C’est vraiment dommage il reste les albums photos au palais au building administratif et dans les différents ministères et dans

  • aliou niang

    Au moins l’histoire ne nous sera pas racontee …

  • Galasse

    Quel gachis!! « Sur 5900 bobines par terre » seules 400 sont recuperees! cela signifie que les 5500 sont perdues! Ces bobines devaient etre dans des etageres dans un environnement sain afin de bien les preserver. C’est un pan de notre glorieuse histoire qui disparait. Et pourtant, nous avons un ministere de la culture avec un budget!! C’est une honte que des etrangers viennent sauver ces archives capitalesG à notre place!

Publiez un commentaire