La France fait face à une crise politique majeure, marquée par une instabilité gouvernementale et une fragilisation du pouvoir exécutif. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, trois Premiers ministres se sont succédé en moins de deux ans, le gouvernement actuel dirigé par Sébastien Lecornu étant lui-même confronté à des menaces de censure.
Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu, cette situation trouve son origine dans les élections législatives de 2022, qui ont privé le bloc présidentiel d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. L’adoption contestée de la réforme des retraites sans vote parlementaire a accentué les tensions. La défaite du camp présidentiel aux élections européennes du 9 juin 2024 a conduit Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée et à convoquer des élections législatives anticipées.
Cette période a été marquée par une succession rapide de chefs de gouvernement. Michel Barnier a été nommé le 5 septembre 2024, avant que son gouvernement ne démissionne le 13 décembre 2024. Son successeur, François Bayrou, a échoué à obtenir la confiance des députés et a quitté ses fonctions le 8 septembre 2025. Le lendemain, Sébastien Lecornu a pris la tête du gouvernement, devenant le quatrième en un peu plus d’un an. Il a lui-même présenté sa démission le 6 octobre 2025 avant d’être reconduit par le Président.
Le second gouvernement Lecornu, formé début octobre 2025, a immédiatement fait l’objet de motions de censure déposées par le Rassemblement national et La France insoumise. Pour éviter une chute et obtenir le soutien du Parti socialiste, le Premier ministre a annoncé la suspension de la réforme des retraites jusqu’en janvier 2028. Ce texte, qui avait porté l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, avait été à l’origine d’un important mouvement social.
Dans sa déclaration de politique générale, Sébastien Lecornu s’est également engagé à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution et à organiser une conférence nationale sur les retraites et le travail. Cette crise met en évidence un pouvoir présidentiel affaibli, avec une popularité d’Emmanuel Macron tombée à 14%. L’exécutif, privé de majorité, est contraint de gouverner par la négociation et le report des réformes, dans un climat de défiance populaire.