« La situation a créé des pauvres conjoncturels, qui n’existent dans aucun fichier des autorités qui offrent des aides aux plus nécessiteux. C’est quand la mer se retire qu’on voit réellement les dégâts du tsunami », soutient Dr Cheikh Ahmed Bamba Diagne, directeur scientifique du Laboratoire de recherche économique et monétaire (Larem), sur Igfm.
Mesures…
Selon Dr Cheikh Ahmed Bamba Diagne,nous sommes un pays en développement. Le Président de la République a décidé de mettre un fonds de 1000 milliards FCfa pour amortir le choc. Les mesures sont pertinentes pour soutenir l’économie formelle, les couches les plus vulnérables vont recevoir 100 milliards FCfa, dont 64 milliards FCfa pour les denrées alimentaires qui visent 1.000.000 de familles vulnérables, avec une moyenne de 10 personnes par famille, soit 10.000.000 de Sénégalais, 62,5% de la population.
Secteur…
Pour Dr Diagne, malheureusement, ces mesures ne sont valables qu’à court terme, 40 jours au maximum. Et sur les 1000 milliards FCfa, il n’y a pas de filet pour sécuriser le secteur informel. Sur 16 millions d’habitants, il y a moins de 400.000 salariés (public et privé) et plus de 97% des entreprises au Sénégal sont dans l’informel.
Impôts…
« C’est vrai que l’informel ne paye pas d’impôts directs, mais paye des impôts indirects et la finalité de la décision, c’est de soutenir toutes les couches de la population et l’outil de production des Sénégalais et des étrangers qui vivent parmi nous. Donc, pour sauver l’économie d’une manière générale, il faudra sortir rapidement de la crise pour redémarrer l’activité, il n’y a pas d’autre issue. Le virus est là pour un bon bout de temps, apprenons à vivre avec le virus en toute responsabilité, avec de la discipline, en respectant les gestes barrières », ajoute Dr Cheikh Ahmed Bamba Diagne.