COP22 : Quelle suite donner au débat relatif aux pertes et dommages liés aux changements climatiques ? Par Abdou Sané

Reconnus par l’Accord de Paris, les pertes et préjudices seront à nouveau discutés à Marrakech (Maroc) pendant la COP 22 du 7 au 18 novembre prochain.  Entrés dans les négociations à Varsovie (COP 19), les pertes et préjudices se définissent par la montée du niveau de la mer, les typhons très violents, l’érosion côtière qui ne peuvent pas s’intégrer dans les mécanismes d’adaptation d’après les experts.

Pendant la COP 21, la société civile s’est manifestée vivement pour que le terme responsabilité soit intégré dans le texte de Paris.

Objectif: permettre aux pays en développement (en particulier les Petits Etats Insulaires en Développement) d’accéder au financement rapidement face aux pertes de vies humaines et matérielles causés par les changements climatiques.

Mais que reste-t-il des revendications de la société civile ? Selon elle, cette notion de responsabilité, retirée du texte de Paris empêche les pays en développement de revendiquer une compensation. Quelles seront les conséquences juridiques à terme de ce retrait ? Qui va payer ? Quel sera le rôle du fonds vert pour le climat ?

Les débouchés

Récemment, le Comité permanent des Finances de la CCNUCC s’est réuni à Manille (Philippines). Le Comité  s’est intéressé au rôle du Fonds Vert dans le soutien des activités traitant des pertes et préjudices. Différents points de vue ont été évoqués : l’élargissement du mandat du fonds vert pour couvrir la notion de pertes et préjudices, et suggestion pour que ce fonds de l’ONU plaide auprès d’autres institutions pour développer la mise en œuvre d’instruments financiers liés aux pertes et préjudices. Quelles seraient les alternatives ?

D’après les recommandations du Comité, les réformes sur les subventions aux énergies fossiles, le prix du carbone mais aussi des allègements de la dette des pays vulnérables pourraient être des solutions de financements.

Comprendre les pertes et préjudices

Selon les experts du Comité, de nombreux travaux doivent être entrepris pour traiter des catastrophes à déclenchements lents, mais aussi celles à déclenchements rapides. Le secteur des assurances peut contribuer aux discussions et peut soutenir le développement de potentiels instruments dans ce domaine, expliquent les experts dans leurs recommandations.

Au-delà de la finance, les experts du Comité pensent que le renforcement des politiques pour faciliter la compréhension de la gestion des risques est un élément important. Le renforcement des capacités des communautés et l’intégration du secteur privé sont tout aussi essentiels.

Par M. Abdou Sané 
GEOGRAPHE-ENVIRONNEMENTALISTE
Président de l’Association Africaine pour la Promotion de la Réduction des Risques  de Catastrophes
Conseiller Départemental de Ziguinchor et président de la commission de l’Environnement,
de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, des Domaines, et de l’Habitat
Membre de l’Observatoire National de la Parité Hommes / Femmes
UNISDR CHAMPION FOR DISASTER RISK REDUCTION
Unisdr champion for Disaster Risk Reduction, Dakar, Sénégal

Ancien député

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