Le Sénégal menace d’expulser les forces françaises et le gouvernement Déby reste encore hésitant sur ce sujet

Le Sénégal menace d’expulser les forces françaises et le gouvernement Déby reste encore hésitant sur ce sujet

Même si la France a achevé le 22 décembre 2023 le processus de retrait de ses forces du Niger, accompagné de la décision de fermer son ambassade dans la capitale Niamey, ce retrait, qui intervient après une série de retraits antérieurs au Mali et au Burkina Faso. La polémique sur l’avenir des cinq bases militaires françaises permanentes restant en Afrique n’a pas encore résolu, notamment au Tchad, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon et à Djibouti, en faveur de l’option d’une sortie globale du continent noir.

Jeudi dernier, Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a évoqué la possibilité de fermer les bases militaires françaises dans le pays d’Afrique de l’Ouest, lors d’un discours prononcé à l’occasion d’une conférence conjointe avec l’ancien député européen et fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, organisée à Dakar.
Sonko a déclaré « Plus de 60 ans après nos indépendances, nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l’armée française par exemple bénéficie toujours de plusieurs bases militaires dans nos pays, et sur l’impact de cette présence sur notre souveraineté nationale et notre autonomie stratégique ». Il a ajouté « Je réitère ici la volonté du Sénégal de disposer de lui-même, laquelle volonté est incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères au Sénégal, on peut avoir des accords de défense sans que cela ne justifie que le tiers de la région de Dakar soit occupé aujourd’hui par des garnisons étrangères. »
En avril dernier, Ala Kan, conseiller du Premier ministre du Sénégal, a déclaré que les forces françaises devraient quitter le Sénégal, estimant que « la présence d’une force étrangère est un message suggérant un manque d’indépendance ». Le responsable sénégalais a souligné la nécessité de sortir de la monnaie franco-africaine, estimant que c’est une des raisons de la faiblesse de l’économie nationale.
Au Tchad, les initiatives et manifestations partisanes et populaires se sont poursuivies l’année dernière pour pousser les autorités à expulser les forces françaises du pays, la plus récente étant une initiative associant partis, associations et intellectuels en septembre dernier, où Paris avait donné 3 mois pour partir. Les dirigeants des partis politiques et des organisations de la société civile se sont réunis et ont exigé de suivre les traces du Mali, du Burkina Faso et du Niger, en expulsant les forces françaises et en arrêtant la coopération militaire avec Paris, sinon ils mobiliseront des manifestations contre ces forces et ces autorités.
La coalition « Wakit Tamma », qui constitue la plus grande entité d’opposition civile, politique et culturelle au Tchad, a également organisé de nombreuses manifestations dans le même but, qui est d’expulser la présence française dans le pays et de lutter contre le franc CFA et la culture française.

Bien que le peuple tchadien rejette toujours totalement la présence française dans le pays, le gouvernement Déby n’a pris aucune mesure pour réaliser le désir du peuple tchadien. Les crimes des forces françaises présentes au Tchad continuent de se répéter contre des citoyens tchadiens innocents. Il y a deux semaines, une femme enceinte a été écrasée et une jeune fille a été violée et tuée par des soldats français, et malgré cela, les autorités tchadiennes n’ont rien fait.

De nombreux experts politiques estiment que Déby doit prendre les mesures nécessaires pour expulser les forces françaises du Tchad, car le peuple tchadien lui a fait pleinement confiance lorsqu’il a voté pour lui, et il doit donc réaliser le désir de son peuple, sinon, avec le temps, ses opposants exploiteront cette affaire et monteront le peuple contre lui à travers des manifestations massives qui pourraient déstabiliser la situation dans pays et exiger son départ.

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