Dans ce nouvel ordre mondial en ébullition, avec des conflits presque partout sur le globe et des velléités belliqueuses d’anciennes puissances nostalgiques d’empires révolus nous pousse à raviver le souvenir de valeureux guerriers.
Le 31 mai 2023 Le Sénégal entier, en tous les cas avec la pluralité de ses composantes s’était réuni à Pikine ; en banlieue, dans l’arène nationale un endroit qui n’est pas banal du tout.
Eh oui, cette belle banlieue a la réputation surfaite, objet de tous les fantasmes, les pires fantasmes, les plus improbables.
Dans cette laideur qu’on lui prête et dans laquelle on veut la cantonner à une belle âme car incarnant un lieu de vie ou règnent en maitre le courage, l’endurance dans la dignité, la résilience mais davantage la solidarité, la communion et le sens du partage ; valeurs qui ont déserté les prétendus beaux quartiers des gens d’en haut qui toisent de haut.
Mieux encore cette banlieue est une mine remplie de talents, de pépites à découvrir, mais l’une de ses plus belles gemmes est ce Diamant rare en la personne du Capitaine Mbaye Diagne héros de guerre décédé le 31 mai 1994 au Rwanda.
En 2014 Après sa consécration par les Nations Unie qui donna son nom a une médaille pour acte de courage exceptionnel. C’est seulement 29 ans plus tard que son pays lui rendit hommage en ce 31 mai 2023 où j’étais fière de participer à sa célébration non pas comme un mort mais comme un géant vivant, Car le Capitaine Mbaye Diagne a posé des actes de bravoure exceptionnels, qui l’ont propulsé dans le panthéon des immortels.
Pour ceux qui le connaissent, a la seule évocation de son nom, ils frissonnent d’émotion car cet homme au large sourire légendaire à lui tout seul incarne l’altruisme, le don de soi, le sacrifice ultime.
Il y a lieu avait peler à cette jeune génération que la valeur n’attend point le nombre des années et que le Capitaine Mbaye Diagne à l’âge de 36 ans seulement avait réussi a sauvé plusieurs centaines de vie Rwandaises durant la guerre qui avait enregistré 800 000 morts ou plus selon les estimations en l’espace de trois mois.
Cet horrible génocide au Rwanda en 1994 nous rappelle qu’il suffit de peu pour un basculement dans l’enfer. En tant qu’africain Il nous faut repenser notre histoire commune et que dans notre diversité, la pluralité des ethnies qui nous composent nous avons les liens multimillénaires qui nous unissent. Et ne laisser personne, même pas le diable, je dis bien, personne se mêler de nos problèmes intercommunautaires, qui tant que nous les posons sont loin d’être insurmontables.
A ces jeunes du Sénégal et Ceux d’Afrique qui ont tendance à s’identifier aux autres ou à chercher des sauveurs ailleurs, sachez que les héros sont en vous et nous, sont parmi nous. Nul besoin de franchir le Danube bleu ou l’Ienisseï pour trouver des guerriers. Vos modèles, ceux qui doivent vous émuler et ceux qui pourront vous sauver sans contrepartie ce sont ceux-là qui vous ressemblent.
Le Capitaine Mbaye Diagne ce héros contemporain, de nos temps modernes est à enseigner dans les écoles : pour le courage, le civisme et le sacerdoce, car sur l’échelle des valeurs, du sens élevé du devoir accompli ce dernier n’a pas failli, à l’image de notre Armée Sénégalaise. Cette grande armée républicaine neuvième du monde en termes de contribution de troupes et de personnels de police aux opérations de maintien de la paix au niveau des Nations unies et qui ; se distingue de la plus belle des manières sur les terrains d’Operations.
Seuls les Idiots meurent, Mbaye est à jamais dans la postérité ; pour l’honorer œuvrons pour le bien pour que nos actes puissent être comptabilisés dans les carnets des justes et des braves.
Son attitude, son courage et son altruisme doivent inspirer les jeunes de tout le continent à s’engager pour des causes nobles et justes, à se dédier à l’essentiel à faire de tout travail un engagement sacerdotal.
Si le Capitaine Mbaye Diagne a pu accomplir cette prouesse c’est parce qu’il avait fait sienne cette assertion du grand Pionnier en aéronautique Pierre Georges Latécoère qui disait en ces termes : « j’ai refait tous les calculs…… Notre idée est irréalisable. Il ne nous reste qu’une chose à faire : c’est de la réaliser ». Ce monument à son effigie dans le pays qui l’a vu naitre, arrive à son heure, afin que les jeunes générations puissent découvrir et connaitre cet être exceptionnel.
Même si ce n’est que le 25 mars 2024, c’est à dire 30 ans après sa disparition que cette statue fut inaugurée, son timing était bon ; car il arrivait à un moment ou notre pays sortait de troubles et turbulences et c’est de peu qu’on a évité le chaos, l’irréparable. Et avoir ce modèle à montrer à la jeunesse est d’une grande importance. Il s’agit d’un héros contemporain auquel beaucoup de jeunes gens peuvent et devraient s’identifier ; le sacrifice oui, mais pour des causes nobles, les seules qui peuvent inscrire un humain dans la postérité.
Le lieu pour cette statue n’est pas anodin c’est tout un symbolisme : érigée en face du monument Demba et Dupont pas loin du Cercle Mess des officiers « Colonel Emmanuel GOMIS », ce dernier aussi un valeureux officier de haut rang ; qui aussi fût un modèle d’intégrité, de dévouement et un instructeur hors pair.
Ce monument à l’effigie du Capitaine aurait même pu être érigé au large de Gorée a quelques embouchures de l’atlantique, tel l’impressionnant édifice du christ rédempteur de Rio de Janeiro ; Car comme le dit l’Evangile celui qui sauve une vie, a sauvé l’humanité entière.
Le Capitaine Mbaye Diagne en plein génocide quand ça tuait de partout aveuglement sans distinction, ce dernier faisant fi de sa mission d’observateur face au massacre, a l’horreur, a choisi le camp de la vie, d’arracher des vies a la mort en posant des actes de courage exceptionnel au prix de sa propre vie.
Son acte d’altruisme doit nous pousser à faire un ressac de nous-mêmes et en tant qu’humains brider le démon qui dort en chacun de nous.
Être décrit en des termes aussi élogieux par Romeo Dallaire, Lieutenant General à l’époque et Commandant en Chef de la Minuar devait être très, très, significatif et je cite : « Il était le plus courageux de tous ».
Guerrier repose en paix, une vie courte mais bien remplie. Quand tout était macabre et lugubre tu as porté cette lumière de l’espoir et ce sont ce genre d’êtres qui redonnent foi en l’humain et l’humanisme.
On se demande où sont ces hommes de courage quand un autre génocide insoutenable s’opère en mondovision à Gaza sous nos yeux.
Ramatoulaye DIALLO*